La Banque Asiatique de Développement (BAD) a ajouté sa voix mardi à ceux qui réclament une plus grande flexibilité des taux de change des monnaies des pays émergents, au premier rang desquelles le yuan chinois.
"Je pense que les monnaies émergentes d'Asie doivent être plus flexibles et probablement s'apprécier par rapport aux monnaies du G3", composé des Etats-Unis, de la zone euro et du Japon, a déclaré le président de la BAD, Haruhiko Kuroda.
M. Kuroda a tenu ces propos après avoir été interrogé, en marge d'une conférence économique à Kuala Lumpur, sur le taux de change actuel de la monnaie chinoise.
Le niveau du yuan est un sujet de contentieux entre la Chine et ses partenaires commerciaux, à commencer par les Etats-Unis, qui le jugent fortement sous-évalué en regard du poids économique de la Chine.
"Si vous regardez les Etats-Unis, l'Europe et le Japon, leurs économies sont en phase de reprise mais leurs perspectives de croissance à moyen et long terme sont bien plus faibles que celles de l'Asie émergente", a commenté M. Kuroda.
"Cela signifie qu'un réalignement de certains taux de change est probablement nécessaire. Il est d'ailleurs déjà en cours dans plusieurs zones d'Asie", selon lui.
Dans son dernier rapport, la BAD a révisé à la hausse ses prévisions de croissance pour l'Asie, à 8,2% en 2010 contre 7,5% jusqu'à présent.
"Je pense que la forte croissance va se poursuivre dans les prochaines années", a déclaré M. Kuroda.