Le grand chantier contre la spéculation foncière et immobilière en Corse a été lancé mardi à Ajaccio lors d'Assises organisées par l'Exécutif régional en présence d'élus, de représentants de l'Etat et de professionnels.
"Notre population attend depuis maintenant trop longtemps que soit définie et instituée une véritable stratégie politique dans ces secteurs cruciaux", a déclaré le président du Conseil exécutif de Corse, Paul Giacobbi, député PRG de Haute-Corse, en ouvrant ces Assises au Palais des congrès.
Cette réunion avait été décidée à l'unanimité de l'Assemblée de Corse en mai, sur une proposition nationaliste, après les élections territoriales de mars qui avaient vu la gauche arriver au pouvoir dans l'île.
Alors qu'un nombre croissant de Corses ne parviennent plus à acheter et parfois même à se loger dans l'île, ces assises ont permis de "dresser un premier état des lieux de la situation", a indiqué la conseillère exécutive chargée de ces dossiers, Maria Guidicelli.
Citant des données de l'Insee, elle a déploré qu'en 2007 le nombre de résidences secondaires dans l'île était déjà de 35% de l'habitat global, contre 10% en moyenne dans les autres régions, estimant notamment que "le tourisme doit être pensé autrement".
Le préfet de région, Stéphane Bouillon, qui a qualifié ce chantier d'"essentiel pour l'équilibre et l'avenir" de l'île, a appelé la Collectivité territoriale de Corse (CTC) à "tirer toutes les leçons de ces échanges", qui doivent aboutir à des propositions qui seront soumises début 2011 au vote de l'Assemblée de Corse.
La CTC, a-t-il ajouté, pourra "demander à l'Etat (...) les adaptations législatives ou réglementaires qu'elle jugera utiles".