Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a estimé jeudi que la mobilisation contre la réforme gouvernementale des retraites allait "être forte", jugeant que le chef de l'Etat "devrait constater au plus tôt l'ampleur du désaccord", faute de quoi, il faudra "créer de nouvelles initiatives".
Interrogé par Canal + sur l'ampleur de la mobilisation, M. Thibault a affirmé: "je pense qu'elle va être forte. Je sais bien qu'il a toujours comparaison avec la dernière, nous verrons bien".
Selon lui, "ce qui est évident, c'est qu'il va y avoir de nouveaux participants qui n'étaient pas présents le 7, et que d'autres participants à la journée du 7 nous disent +aujourd'hui, je vais avoir du mal à faire une autre journée de grève+. Mais ils n'ont pas changé d'avis sur la nocivité de cette réforme".
"Il y a donc plusieurs millions de salariés qui sont mobilisés sur ce sujet", a ajouté le leader de la CGT.
Pour lui, "le chef de l'Etat devrait constater au plus tôt l'ampleur du désaccord qui existe sur cette réforme et la forte détermination qu'ont les salariés à aller jusqu'au bout".
"Ce serait quand même un événement que de constater qu'une semaine après le vote à l'Assemblée nationale d'un texte profondément rejeté dans le pays, la première des réactions soit une présence massive dans les rues", a insisté le responsable syndical.
Pour M. Thibault, "il est évident que si ça ne suffit encore pas (...), notre responsabilité c'est de créer de nouvelles initiatives pour répondre à ce niveau de mécontentement".
Même si le mouvement est "déjà très dur", il juge que "la manière de durcir, c'est de créer les conditions pour qu'il y ait un nombre sans cesse plus important de personnes qui aient participé d'une manière ou d'une autre à cette mobilisation".
Cela passe par "l'organisation de débats collectifs dans les entreprises pour définir ensemble les futurs modalités d'actions", a précisé M. Thibault, expliquant que la possibilité de mobilisations le week-end serait discutée vendredi en intersyndicale.
"Ce qui est sûr, c'est que nous ne laisserons pas le Sénat voter cette loi dans le même climat que le climat qui a prévalu pour le vote à l'Assemblée nationale", a-t-il assuré.
Interrogé sur l'unité syndicale, M. Thibault a observé: "Je vois pas pourquoi nous chercherions à nous désolidariser: notre sort est lié, c'est ensemble que nous gagnerons, c'est ensemble que nous ne gagnerons pas".