La promesse socialiste de réintroduire la possibilité de partir à la retraite à 60 ans en cas de victoire en 2012 est un "miroir aux alouettes", a jugé dimanche le ministre du Travail Eric Woerth.
Répondant aux attaques de la première secrétaire du PS Martine Aubry, M. Woerth a dénoncé "l'aggressivité folle du parti socialiste qui masque le manque d'idées" et observé que la gauche restait "très divisée" sur les retraites alors que "la majorité présidentielle est très unie sur l'idée que pour réformer les retraites, il faut aussi allonger l'âge de départ".
"Les 60 ans de Mme Aubry c'est un miroir aux alouettes", a-t-il ajouté, assurant "ne pas croire un instant" que les socialistes abrogeront le passage de 60 à 62 ans de l'âge de la retraite, voté vendredi par la majorité UMP et NC à l'Assemblée nationale. Le débat doit encore avoir lieu au Sénat.
"Jamais la gauche ne reviendra là-dessus", a-t-il déclaré durant le Grand Rendez-Vous" Europe 1/Le Parisien, parce que selon lui, cela pourrait se faire "seulement en baissant les pensions des Français".
"Martine Aubry a un vrai problème avec les retraites, elle avait plutôt envie d'augmenter l'âge de départ à la retraite, c'était son inclinaison naturelle et ce qu'elle a dit au départ. Elle en est revenue pour des raisons de posture politique", a-t-il attaqué, s'en prenant à la vision "électoraliste" des socialistes et à la "démagogie outrancière" de Ségolène Royal.
Interrogé pour savoir s'il pensait qu'on risquait "une crise sociale majeure", M. Woerth a répondu: "Je ne crois pas".
Selon lui, les manifestations sont la preuve que "dans le domaine des retraites, il faut beaucoup de pédagogie".
Mme Aubry a dénoncé samedi à Lille les "mensonges" d'Eric Woerth sur la réforme des retraites et dans l'affaire Bettencourt.
Elle a aussi critiqué le projet du gouvernement de puiser dans le Fonds de réserve des retraites (FRR) pour équilibrer les comptes des pensions, parlant de "racket".