Le président du Mouvement démocrate (MoDem) François Bayrou a jugé mercredi que l'ampleur de la mobilisation la veille contre la réforme des retraites avait "changé l'ambiance" et qu'il serait "impossible d'arrêter ce mouvement" sans "des corrections fortes" du projet.
La journée d'actions de mardi "change évidemment l'ambiance parce que ça montre au gouvernement, qui croyait que tout cela se passerait au fond sans réaction importante, que les Français sont devant ce texte en situation de refus, ou en tout cas de réticence", a déclaré M. Bayrou sur Canal+.
"Je crois qu'il est impossible d'arrêter ce mouvement si on ne fait pas des corrections fortes des injustices", a-t-il ajouté.
"La discussion" sur ce projet "n'a pas eu l'ampleur qu'elle aurait dû avoir" et "c'est l'Elysée qui décide oui ou non ce que va voter ou non le Parlement", a-t-il dénoncé.
"Est-ce que" les nouvelles propositions du gouvernement vont "arrêter le mouvement ? J'en doute beaucoup parce que +les avancées+, comme on dit, que le gouvernement est prêt à faire seront forcément mineures", a estimé le leader centriste.
Selon lui, le report à 67 ans de l'âge du droit à la retraite à taux plein, est "l'injustice la plus importante" du texte.
M. Bayrou a par ailleurs critiqué la position de la première secrétaire du PS. "Martine Aubry, hier, a dit: +on est pour la retraite à 60 ans mais pas à taux plein+. Qu'est-ce que ça veut dire cette phrase ? Ca veut dire que, toute leur vie, les gens qui prendraient leur retraite à 60 ans partiraient avec des pensions de retraite qui seraient mineures, on baisserait ce que touchent tous les mois les retraités qui accepteraient de partir à 60 ans", a-t-il affirmé.