Le ministre japonais des Finances, Yoshihiko Noda, a déclaré mercredi que le Japon était disposé à employer les moyens jugés opportuns pour contrer les effets nocifs de la cherté de la monnaie nippone, le yen évoluant actuellement à son plus haut niveau face au dollar en 15 ans.
"Nous devrons prendre les mesures appropriées en temps nécessaire", a déclaré mercredi à la presse le gardien des deniers publics.
Ses propos, plus vifs que ceux tenus les jours précédents, sont interprétés par certains comme signifiant que le gouvernement ne s'interdit pas d'intervenir directement sur le marché des changes pour vendre des yens en masse afin d'en faire chuter le cours.
Cette déclaration matinale a légèrement affaibli la valeur du yen dans les instants qui ont suivi.
A 10H20 locales (1H20 GMT), le dollar se situait à environ 84,40 yens et l'euro à 106,80 yens, alors qu'ils étaient respectivement à 84,09 yens et 106,24 yens (un niveau inédit en neuf ans) quelques dizaines de minutes auparavant.
La Bourse de Tokyo continuait pour sa part d'être très affectée par les risques que présente pour les entreprises exportatrices la cherté de la devise nippone.
Ayant bâti leurs prévisions financières et stratégies commerciales internationales sur des taux de change plus favorables, les firmes japonaises sont piégées par la flambée du yen et voient leurs actionnaires se défaire de leurs titres.
L'indice nikkei des 225 valeurs vedettes de la Bourse de Tokyo abandonnait encore environ 0,80% dans la première heure et demie de transactions mercredi, après être tombé mardi en clôture à son plus bas niveau en près de 16 mois, sous les 9.000 points.
Face à cette situation qui empire, de nombreuses voix s'élèvent pour exiger des actions coordonnées entre le gouvernement et la Banque du Japon (BoJ).
Selon la presse japonaise, le comité de politique monétaire de la BoJ pourrait tenir une séance extraordinaire dans les prochains jours afin d'annoncer une extension des moyens d'assouplissement monétaire. La prochaine réunion régulière est prévue les 6 et 7 septembre, mais "la BoJ n'attendra pas cette date", d'après le quotidien économique Nikkei.