L'euro se reprenait mercredi face au dollar et au yen, porté par un indicateur allemand positif, tandis que la monnaie nippone se repliait après des propos volontaristes du ministre des Finances japonais, le franc suisse enregistrant de son côté un nouveau record face à l'euro.
La monnaie européenne, tombée la veille jusqu'à 1,2588 dollar, se ressaisissait à 1,2688 dollars vers 09H00 GMT, contre 1,2670 dollar mardi soir.
Elle remontait également face au yen, à 107,29 yens, après avoir touché la veille 105,44 yens, son plus bas depuis le 12 juillet 2001.
Le dollar récupérait aussi face au yen, à 84,56 yens, après un plus bas niveau depuis juin 1995, à 83,61 yens.
La veille, un indicateur américain révélant un effondrement des ventes de logements anciens en juillet à leur plus bas niveau depuis 1995, avait conforté les inquiétudes sur la reprise outre-Atlantique, et accéléré l'envolée du yen, considérée comme une valeur refuge par les investisseurs.
Pour tenter de freiner cette envolée de la devise nippone, qui pénalise sévèrement les sociétés exportatrices de l'archipel, le ministre japonais des Finances Yoshihiko Noda s'est décidé mercredi à déclarer que le pays était disposé à "prendre les mesures appropriées en temps nécessaire".
"Le yen s'est quelque peu affaibli, en réponse à ces propos (...) qui semblent représenter un pas vers une intervention directe des autorités" sur le marché des changes, relevait Derek Halpenny, analyste de Bank of Tokyo-Mitsubishi.
Selon la presse japonaise, le comité de politique monétaire de la banque centrale (BoJ) pourrait tenir une séance extraordinaire dans les prochains jours afin d'annoncer une extension des moyens d'assouplissement monétaire.
Cependant, "ce retournement rhétorique pourrait ne pas avoir d'impact très durable. Les marchés restent persuadés, d'abord qu'il existe une solide réticence (des autorités) à intervenir, et ensuite que même une intervention pourrait échouer", tempérait cependant M. Halpenny.
"Les autorités (nippones) savent qu'une intervention unilatérale, surtout dans le climat économique actuel, serait condamnée à l'échec", ajoutait-il.
La monnaie commune européenne se trouvait quant à elle nettement soutenue par la hausse en août du baromètre Ifo, principal indice de confiance en Allemagne, mais le marché restait toutefois prudent, notamment après la dégradation de la note de la dette irlandaise par l'agence Standard & Poor's.
De son côté, la devise helvétique, qui bénéficiait également de son statut de monnaie refuge, est montée très brièvement à un nouveau niveau historique face à l'euro, à 1,2987 franc suisse pour un euro vers 05H25 GMT, passant pour la première fois sous le seuil de 1,30 franc suisse.
"L'aversion pour le risque stimule le franc suisse : le dollar souffre de médiocres indicateurs américains et les perspectives du Japon sont confuses. (...) La devise helvétique est celle qui profite le plus des investisseurs se désengageant de l'euro", soulignait Raghav Subbarao, de Barclays Capital.
Vers 09H00 GMT, la devise hélvétique continuait de se renchérir face à l'euro, à 1,3038 franc, et face au dollar, à 1,0276 franc.
La livre britannique perdait à nouveau du terrain face à l'euro à 82,28 pence pour un euro, et se stabilisait face au billet vert à 1,5420 dollar.
L'once d'or montait à 1.237,90 dollars, contre 1.222,00 dollars la veille.