L'euro rebondissait fortement vendredi face à un dollar plombé par la publication d'un nombre bien plus élevé que prévu de destructions d'emplois aux Etats-Unis au cours du mois de juillet, alimentant ainsi les craintes d'un ralentissement marqué de la reprise américaine.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), l'euro cotait 1,3283 dollar contre 1,3190 dollar jeudi à 21H00 GMT, après être grimpé jusqu'à 1,3334 dollar vers 14H05 GMT, son plus haut niveau depuis trois mois.
L'euro se stabilisait face à la monnaie nippone à 113,25 yens contre 113,22 yens la veille.
Le dollar fléchissait également face à la devise japonaise à 85,25 yens contre 85,82 yens jeudi soir, après être tombé à 85,02 yens vers 15H05 GMT, son niveau le plus faible depuis fin novembre 2009.
L'économie américaine a détruit 131.000 emplois en juillet, soit plus qu'anticipé, les embauches nettes du secteur privé (71.000) ayant été moins fortes qu'attendu, selon des chiffres officiels publiés vendredi et faisant apparaître un taux de chômage stable, à 9,5%.
"Le fait que la main-d'oeuvre diminue d'un nombre aussi élevé de personnes n'est pas positif car il suggère que les gens abandonnent leurs recherches d'emploi, faute de travail disponible", commentait James Knightley, économiste chez ING.
"Sans créations d'emploi considérables, il y a peu de chance de voir une accélération de la croissance de la consommation au cours du deuxième semestre de cette année, (nécessaire pourtant) pour contrebalancer le retrait (prévu, ndlr) des mesures de soutien" à l'économie, expliquait Paul Ashworth, de Capital Economics.
Les très mauvais chiffres de l'emploi américain pouvaient ainsi renforcer les craintes d'un ralentissement marqué de la reprise aux Etats-Unis, et alimenter les spéculations sur la mise en place de nouvelles mesures de soutien à l'économie par la Réserve fédérale américaine (Fed), dont le comité de politique monétaire se réunit la semaine prochaine.
En effet, ces chiffres "ne sont pas de bon augure pour la confiance et les dépenses des consommateurs et vont renforcer les inquiétudes de la Fed sur le rythme de la reprise" américaine, soulignait M. Knightley.
Depuis la fin du mois de juin, une succession d'indicateurs décevants pèse sur le billet vert, repoussant toujours plus les spéculations d'un relèvement anticipé du taux directeur de la Fed, et entraînant un discours plus conservateur de la part des membres du comité de politique monétaire de la Fed, laissant la porte ouverte à de nouvelles mesures de soutien.
"Alors que les marchés souhaitent voir des signes indéniables de croissance, ils ne reçoivent que les signes d'une incertitude accrue et d'un début de stagnation de l'économie américaine", soulignait Christina Weisz, analyste de la maison de courtage Currency Solutions.
Vers 16H00 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro à 83,12 pence pour un euro, mais progressait face au billet vert à 1,5980 dollar, après un bond à 1,5999 dollar, un plus haut depuis six mois.
La devise helvétique montait face à l'euro à 1,3768 franc suisse pour un euro, comme face au dollar à 1,0365 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or a fini à 1.207,75 dollars au fixing du soir contre 1.192,50 dollars jeudi soir.
Le yuan chinois a terminé à 6,7686 yuans pour un dollar contre 6,7714 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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16H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3283 1,3190 EUR/JPY 113,25 113,22 EUR/CHF 1,3768 1,3795 EUR/GBP 0,8312 0,8298 USD/JPY 85,25 85,82 USD/CHF 1,0365 1,0453 GBP/USD 1,5980 1,5893