La hausse de la durée d'activité sera "générale" mais "progressive et juste" car "tout le monde ne fera pas le même effort", a affirmé mercredi le ministre du Travail Eric Woerth en présentant la réforme des retraites, soulignant la prise en compte de la pénibilité et des carrières longues.
Pour le ministre du Travail, "relever l'âge légal à 62 ans en 2018 est une position à la fois raisonnable et efficace".
L'augmentation de l'âge légal sera "progressive pour ne pas bouleverser les projets de vie des Français proches de la retraite", mais "générale" car "le gouvernement a fait le choix d'acter dans la même réforme, celle de 2010, le relèvement de l'âge dans le privé, le public et les régimes spéciaux", selon M. Woerth.
Dans la Fonction publique, "toutes les bornes d'âge bougeront de deux ans", a-t-il souligné, notant que pour les "catégories actives" (policiers, pompiers, etc), dont l'âge légal de départ à la retraite est généralement fixé à 50 ou 55 ans, les départs seront désormais possibles à partir de 52 ou 57 ans.
L'augmentation de l'âge légal "sera juste parce que les 60 ans resteront l'âge de départ à la retraite de ceux qui sont usés par le travail", a-t-il dit, notant que les dispositifs "carrières longues" et pénibilité permettront à "60.000 personnes par an qui ont eu une vie professionnelle plus dure que les autres (de) partir à la retraite avant les autres en 2011, et 100.000 en 2015".
Le dispositif "carrières longues", "qui a constitué une avancée sociale considérable de la réforme Fillon, sera poursuivi et même élargi aux salariés qui ont commencé à 17 ans", ce qui représente "un effort financier important, puisqu'elle conduira 50.000 personnes par an à ne pas être concernées par la retraite à 62 ans et 90.000 personnes en 2015", a-t-il détaillé.
Cette mesure est "sans équivalent en Europe", selon lui.
Quant à la prise en compte de la pénibilité des salariés dont l'état de santé est dégradé à la suite d'expositions à des facteurs, qui garderont la retraite à 60 ans, à taux plein quel que soit leur nombre de trimestres, le ministre a souligné qu'"il s'agit d'un droit nouveau dans le système de protection sociale français et d'une avancée sociale majeure".
Ce dispositif, qui bénéficiera après montée en charge à 10.000 personnes par an, a été "construit avec la volonté d'avoir une réponse immédiatement opérationnelle, équitable, c'est-à-dire reposant sur des critères absolument incontestables, et maîtrisable".