La présidente du Medef Laurence Parisot a demandé "solennellement" au Conseil d'orientation des retraites (COR), jeudi, de dire "quel est le scénario qu'il faudrait mettre en oeuvre pour atteindre l'équilibre financier" des régimes de retraite.
"Le Conseil d'orientation des retraites ne nous dit pas quel est le scénario qu'il faudrait mettre en oeuvre pour atteindre l'équilibre financier. Est-ce un scénario à 62, 63, 64 ans et avec 43, 44 années de cotisation ? Nous demandons aujourd'hui solennellement au Conseil d'orientation des retraites de le faire", a déclaré Mme Parisot sur France Info.
"Je regrette, nous regrettons que le COR ne l'ai pas dit" car il est "seul capable" de le dire, a ajouté la présidente du Medef, pour qui "il ne faut pas s'interdire de réfléchir à tous les paramètres".
En ce qui concerne le rythme d'augmentation de l'âge légal, elle a jugé qu'il n'était "pas question d'aller trop vite pour créer un trouble chez ceux qui s'apprêtent à partir à la retraite".
Elle a souhaité que là aussi, le COR fasse ce "calcul" de savoir si l'âge légal devait reculer au rythme, par exemple, de "quatre mois, cinq mois" par an.
Laurence Parisot s'est d'autre part déclarée défavorable à une exonération de charges sur l'emploi des séniors, à laquelle réfléchit le gouvernement.
"Je ne suis pas sûre que nous en ayions besoin et, surtout, je crains des effets pervers" qui "sont finalement plus négatifs que positifs", a-t-elle affirmé.
"Nous préconisons surtout de développer des mécanismes de tutorat et de penser la formation d'une manière différente" en acroissant les efforts spécifiques de formation des salariés quinquagénaires.
Interrogée sur la réduction des niches fiscales voulue par le Premier ministre François Fillon, Mme Parisot a déclaré qu'il n'était "pas question de tocuher aux allègements de charges d'aucune manière".