Le ministre du Travail Eric Woerth a critiqué vendredi le "très mauvais procès" fait à Nicolas Sarkozy pour n'avoir pas respecté son engagement de campagne de maintenir la retraite à 60 ans, soulignant qu'"on ne savait pas qu'il y aurait une crise".
Interrogé sur le fait que Nicolas Sarkozy n'avait pas respecté son engagement de campagne présidentielle de maintenir l'âge légal de départ en retraite à 60 ans, M. Woerth a rétorqué sur RTL que respecter les engagements "c'est essentiel" en politique, "mais (que) le président de la République n'avait pas pris d'engagement sur la crise".
"C'est un très mauvais procès fait au président de la République", a souligné le ministre.
"Le Conseil d'orientation des retraites a très bien montré que nous avons 20 ans d'avance sur le déficit des retraites. C'est de la responsabilité du président de la République de tenir compte de cela, la situation l'exige. On ne savait pas qu'il y aurait une crise. Il n'y avait pas de plan de relance dans le programme du président de la République parce qu'on ne savait pas qu'il y aurait une crise", a-t-il fait valoir.
Sur le fond, le ministre a assuré que "le nouvel âge (légal de départ en retraite) n'est pas fixé, pas décidé" car il reste "beaucoup de choses encore à décider, à concerter" et a évoqué "62, 63" ans mais aussi "61 ans". "Nous verrons tout cela", a-t-il ajouté.
Il a aussi confirmé que l'âge de départ à la retraite à taux plein garanti, fixé jusqu'alors à 65 ans, serait modifié en parallèle à l'âge légal de départ en retraite.
"L'âge, c'est en fait une fourchette. Aujourd'hui, c'est 60 et 65: 60, vous pouvez partir à la retraite souvent avec une décote en fonction de votre durée de cotisation et 65 c'est l'âge du taux plein sans décote. Ces fourchettes bougeront évidemment les deux parce que c'est deux bornes d'âge", a déclaré M. Woerth.