Le ministre du Travail Eric Woerth a brocardé mardi à l'Assemblée nationale le "silence" du Parti socialiste sur les retraites, et a visé en particulier son porte-parole Benoît Hamon, le jugeant "agressif et peu créatif" sur le sujet.
"Du côté du Parti socialiste, il y a du silence, silence sur vos convictions, silence sur vos intentions, silence sur vos propositions", a lancé M. Woerth, répondant au député PS Olivier Dussopt qui l'interrogeait sur les pistes de réforme privilégiées par le gouvernement.
"Rien n'est décidé, rien n'est arbitré, le Premier ministre et le président de la République prendront des décisions en temps et en heure", a assuré le ministre, qualifiant de "rumeur" l'intention prêtée au gouvernement de reculer progressivement à 63 ans l'âge minimal de la retraite.
"Si du côté du gouvernement il y a des rumeurs, du côté du Parti socialiste il y a des humeurs", a-t-il ensuite ironisé.
"Il y a notamment la très mauvaise humeur de M. Hamon, le porte-parole du Parti socialiste, inutilement agressif et peu créatif, et je ne crois pas que ce soit la bonne manière d'être dans le dossier des retraites", a-t-il poursuivi.
Benoît Hamon a déploré lundi le "simulacre de concertation" du gouvernement dans la réforme des retraites, jugeant que "tout était préparé depuis longtemps", notamment le recul de l'âge légal au-delà de 60 ans, rejeté par le PS.
M. Hamon a suggéré d'autres pistes comme "la mise à contribution des revenus financiers non assujettis aux contributions sociales", "l'élargissement de l'assiette des cotisations patronales à la valeur ajoutée" ou encore "la mise en oeuvre de taxes exceptionnelles dans le secteur bancaire".