Le montant des retraites va "continuer à augmenter", a promis mercredi le ministre du Travail Eric Woerth, selon lequel "payer les retraites, c'est un pacte républicain, un devoir de responsabilité".
Le ministre, invité de BFM Radio, a redit "la détermination du gouvernement à sauver le régime par répartition", dont il a vanté l'esprit de "solidarité entre générations".
"On va tout faire pour que les projections du Conseil d'orientation des retraites (COR) n'existent pas", a-t-il dit, en allusion aux déficits prévus selon les scénarios envisagés par ce comité qui réunit chercheurs, syndicalistes, dirigeants patronaux, parlementaires et représentants de l'Etat.
Quant aux retraites, "nous voulons qu'elles continuent à augmenter et on va se battre pour cela", a ajouté le ministre.
Pour M. Woerth, "les réformes précédentes ont permis d'améliorer la situation d'à peu près 40 à 50 % par rapport à ce qu'elles sont aujourd'hui, on doit aller plus loin, sinon on n'arrivera pas dans les 20 ans qui viennent à payer les retraites des gens".
Il a réfuté l'idée que la feuille de route du gouvernement sur la question était déjà établie, rappelant qu'il était dans une phase "de concertations approfondies" avec tous les partenaires sociaux qu'il a commencé à recevoir sur la question de la réforme des retraites le 12 avril.
Interrogé sur les propositions du PS qui devrait détailler mi-mai son projet d'élargissement de l'assiette, M. Woerth a répondu: "je ne crois pas que la solution soit unique par les cotisations".
"Nous avons dit que nous ne voulions pas augmenter les impôts et les cotisations, la France étant un pays où elles sont déjà très élevées", a-t-il souligné.
"Il ne faut pas dire que la seule solution passe par les recettes", a insisté le ministre, en invoquant les besoins en financement du système des retraites, qui pourrait dépasser les 100 milliards d'euros selon le scénario le plus pessimiste du COR.
Pour résoudre le problème par la fiscalité, "il faudrait quasiment doubler l'impôt sur les sociétés et les revenus et si c'est le cas, la France s'effondre totalement", a fait valoir M. Woerth