
Le marché automobile français a profité des derniers effets de la prime à la casse en février 2010, avec une hausse de 17,8% des immatriculations par rapport au même mois de l’année 2009, selon un communiqué du Comité des constructeurs français d’automobiles, publié le 1er mars. La progression du marché est plus importante qu’en janvier (+14%) mais moins intéressante que les chiffres réalisés en décembre (+48,6%). Près de 180.000 voitures ont été immatriculées lors de ce mois. Les groupes français ont tiré le plus d’avantages de cette augmentation, avec une hausse de ventes de voitures neuves de plus de 18% pour Citroën, de 23% pour Peugeot et de près de 22% pour Renault en février.
Les groupes étrangers ont également réalisé de bons résultats, avec une hausse de plus de 50% pour Nissan, plus de 20% pour General Motors Europe, et près de 20% pour le groupe Ford. Le japonais Toyota a en revanche connu une baisse de 8,7%. Le rappel de plusieurs millions de véhicules pourrait accentuer le recul de cette marque dans les mois qui viennent. Le gouvernement avait mis en place en 2009 une prime à la casse de 1.000 euros pour le remplacement de véhicules de plus de dix ans, pour éviter une crise de la branche automobile, secteur clé de l’industrie française. Cette prime a été réduite à 700 euros en début d’année, et devrait s’élever à 500 euros au 1er juillet.
Ces bons résultats observés en février seraient dus à la comparaison favorable avec le mois de février 2009, ainsi qu’aux derniers effets de la prime à la casse aux taux les plus avantageux. Les véhicules immatriculés en février ont cependant été commandés dans les mois précédents, pour certains avant la fin 2009, alors que la prime était encore à taux plein.
54.000 emplois supprimés en 2009 en France
Malgré ces bons résultats obtenus en 2010, l’année 2009 a été une année terrible pour l’industrie automobile française. PSA Peugeot Citroën et Renault ont enregistré des pertes respectives de 1,1 et 3,1 milliards d’euros. L’emploi dans l’industrie automobile a également fait grise mine en 2009, avec près de 10.000 postes supprimés chez les constructeurs, environ 35.000 chez les fournisseurs et les sous-traitants, selon le rapport sur la filière commandé par le ministre de l’Industrie Christian Estrosi. 9.000 autres postes devraient être supprimés dans les réseaux de concessionnaires et les garages. Près de 54.000 emplois au total ont disparu en une année.
Ces réductions d’effectifs s’expliquent en partie par des plans de départ, volontaires la plupart du temps : 6.000 employés de PSA et 6.000 employés de Renault ont quitté ou s’apprêtent à quitter leur entreprise de cette façon. 40.000 à 50.000 emplois pourraient disparaître dans le secteur des équipementiers en 2010 et 2011, surtout chez les sous-traitants, selon le rapport.