VN : Ces Jeux Olympiques ont explosé les budgets, avec des dépenses directes et indirectes évaluées à 6 milliards de dollars canadiens, soit un peu plus de 4 milliards d’euros. En 2003, au moment où le Comité international olympique (CIO) a désigné Vancouver pour organiser les Jeux olympiques d’hiver 2010, le gouvernement de Colombie-Britannique estimait que l’évènement allait générer "plus de 10 milliards de dollars canadiens en activités économiques nouvelles".
Aujourd’hui, il a réduit ses prétentions à 3,8 milliards de dollars. Mais certains, comme le rapport PricewaterhouseCoopers, parlent plutôt d’un petit milliard de dollars. En bref, des dépenses énormes, et des recettes minimes.
AD : La crise financière est passée par là et son impact n’a pas été négligeable. Certains sponsors ont traîné des pieds, d’autres ont failli abandonner le navire comme General Motors.
Mais dans un contexte difficile, le chantier des Jeux Olympiques a précisément permis de soutenir le secteur de la construction dans la région. Les projets ont été légion dans le domaine des infrastructures et des transports et cela a soutenu l’emploi. Au bout du compte, la province a mieux encaissé que d’autres le choc de la crise de 2008.
Des Jeux payés par les contribuables
VN : Deux grands projets ont vu le jour à Vancouver grâce aux Jeux Olympiques, le prolongement d’une autoroute entre Vancouver et Whistler (600 millions de dollars), une ligne de tramway (Olympic Line) et une ligne de métro entre l’aéroport et le centre-ville (2 milliards de dollars).
Ces deux projets ont entraîné des grandes dépenses, qui ont été sous-évaluées. Les frais liés aux aménagements de sites olympiques ont également été conséquents : ils avoisinent les deux milliards de dollars. Cependant, ces sites n’auront pas forcément d’utilité après coup. Que faire d’une piste olympique de saut à ski après les Jeux ?
AD : L’explosion des budgets est un grand classique du genre. Souvenons-nous que pour les JO d’Albertville en 1992, la piste de bobsleigh de la Plagne avait vu son coût passer de 130 millions à plus de 220 millions de francs. Le tremplin de saut de Courchevel avait également coûté deux fois plus cher que prévu. Et déjà à l’époque, cet événement avait été l’occasion d’une grande remise à niveau des infrastructures, avec l’autoroute dans la Tarentaise et l’électrification de la ligne ferroviaire vers la Tarentaise.
VN : Nous sommes donc d’accord pour dire que les Jeux Olympiques sont trop chers. Ils peuvent être bénéfiques pour la ville organisatrice, notamment grâce au tourisme et aux infrastructures, mais ils sont trop coûteux pour le pays. Et les contribuables sont les premiers à payer. Chaque contribuable imposable de la province va payer plus de 1.000 dollars. Par ailleurs, les droits télé sont aussi beaucoup trop élevés. Cette année, ils ont augmenté de 150 millions d’euros par rapport à 2006.
Des stades olympiques à rentabiliser
AD : On ne peut pas nier un effet JO. Le Conference Board du Canada table dans un récent rapport sur une croissance de 4,5% en 2010 à Vancouver. Un rebond substantiel par rapport à 2009 (-1,8%) qui devrait permettre à Vancouver d’afficher le taux de croissance le plus élevé de toutes les grandes villes canadiennes.
VN : La ville organisatrice bénéficie des Jeux Olympiques, comme je le disais plus haut. Mais l’Etat et la région payent pour des stades qui peinent souvent à être recyclés. La ville de Montréal vient de finir de payer en 2006 pour son stade olympique, qui cherche toujours une vocation. Or, les Jeux Olympiques y avaient eu lieu en 1976 !
AD : D’accord pour Montréal mais les JO de Calgary en 1988 ont montré le contraire. L’équipe de hockey des Flames joue toujours au Saddledome, le stade olympique. La piste de bobsleigh et de luge accueillent des compétitions tous les ans. Il faut donc aussi voir ce projet comme un pari à long terme. La Colombie-Britannique va certainement profiter de l’aura des Jeux sur le plan touristique pendant dix à quinze ans.
Vancouver : des Jeux Olympiques trop coûteux ?
Mercredi 17 Fév 2010 à 17:20
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