Fin décembre 2009, la Banque Nationale Suisse (BNS) avait laissé filer l'euro sous 1,50 franc suisse sans intervenir, à l'inverse de ce qu'elle l'avait fait l'an dernier au mois de juin. (notée 2 sur la courbe ci-dessous)
Depuis, le marché avait la zone support située entre 1,4760 et 1,4590 en ligne de mire, seuil sur lequel l'intervention précédente de la banque centrale helvétique s'était déjà réalisée en mars 2009 (notée 1 sur la courbe)
Confrontée à des divergences notoires sur les taux d'intérêts à long terme des pays membres du sud de la zone euro - Grèce en tête - depuis plusieurs semaines, la monnaie unique s'est dégradée également sans faire exception contre la monnaie de sa voisine suisse.
La glissade sur fond de questionnements sur l'endettement de la Grèce et sa capacité à résorber son déficit budgétaire chronique, tout autant que les craintes gagnant la péninsule ibérique pour les mêmes questions, ont fait glisser la parité sur le support évoqué.
→ Le 29 janvier, une nouvelle intervention de la BNS, vendant sa devise pour la soutenir, lui a été imputée (notée 3), suivie d'une autre pratiquement dans la foulée une semaine plus tard
→ le 5 février, au lendemain de la chute de 5,94 % de l'IBEX35, l'indice phare de la bourse de Madrid qui cristallisait à travers elle les craintes des opérateurs sur les finances publiques de l'Espagne affaiblissant du même coup l'euro, la BNS insufflait un mouvement de contre (noté 4) à la parité. A nouveau imputée, suivant les rumeurs et l'amplitude des cours, à la banque centrale suisse, cette intervention n'a pas été confirmée par celle-ci.
Comme nous l'avions déjà évoqué, des interventions répétées ou attendues ont tendance à perdre de leur effet surprise. Aux impulsions rencontrées précédemment, on n'observe dorénavant plus qu'un simple répit, mais plus aucune inversion de tendance.
Bref, le franc suisse conserve son statut naturel de valeur refuge en conformité avec sa tendance de fond haussière et les interventions de la BNS ont des effets dont on peut maintenant vérifier qu'ils s'émoussent effectivement.
Sous la zone support actuelle et particulièrement sous 1,455, un repli supplémentaire en direction de 1,44-1,43 s'afficherait comme cible avec des probabilités accrues.
A très court terme, dans un tel contexte, le terrain est piégeux.