L'euro a rechuté sous 1,39 dollar mercredi, le marché des changes continuant de s'inquiéter des difficultés budgétaires de plusieurs pays de la zone euro, la Grèce, mais aussi le Portugal et l'Espagne.
Vers 22H00 GMT (23H00 à Paris), l'euro valait 1,3889 dollar contre 1,3959 dollar mardi soir.
La monnaie unique européenne progressait cependant face au yen à 126,38 yens contre 126,17 yens la veille.
Le dollar gagnait aussi du terrain face à la devise nippone à 90,99 yens, contre 90,39 mardi soir.
"La Grèce, qui était au centre de la tempête financière en Europe, a reçu un signe de confiance de la Commission européenne", a commenté Marc Chandler, de Brown Brothers Harriman. La tempête a gagné le Portugal et "il semble que ce soit l'un des facteurs qui pèsent sur l'euro et en général soutiennent le dollar", valeur refuge pour les investisseurs inquiets, a-t-il ajouté.
Le Portugal a procédé à une émission obligataire sur une ligne à 12 mois qui lui a permis de lever seulement 300 millions d'euros, alors qu'elle attendait 500 millions d'euros, selon des informations fournies par Dow Jones Newswires. Le taux est ressorti en outre plus élevé qu'attendu, signe de la défiance des investisseurs vis-à-vis de la dette portugaise.
"Le rebond de l'euro face au dollar a été stoppé net par le retour de craintes sur la dette souveraine de certains pays", a souligné Neil MacKinnon, analyste de VTB Capital.
La Commission européenne va mettre la Grèce sous une surveillance étroite et d'une ampleur inédite afin de s'assurer qu'elle prendra les mesures qui s'imposent pour résoudre sa crise budgétaire, après avoir approuvé mercredi le plan d'économies du gouvernement grec.
Cependant, "de sérieux doutes demeurent sur la capacité de la Grèce à atteindre les réductions de déficit prévues, notamment parce que ces objectifs reposent sur ce qui semble être une vision plus qu'optimiste de l'économie grecque", a commenté Ben May, économiste chez Capital Economics.
"Comme l'illustre la performance de la dette du Portugal sur le marché, si la Grèce obtient un soutien (de l'Union européenne, NDLR), les investisseurs pourraient +frapper+ jusqu'à ce que le Portugal soit traité de la même façon", a noté M. Chandler. "Et après, qui sera le suivant? L'Espagne?", s'est-il interrogé.
Le gouvernement espagnol a indiqué que la dette publique du pays devrait se creuser jusqu'en 2012 à 74,3% du PIB, avant de commencer à refluer en 2013.
La monnaie américaine a également été soutenue par un indicateur encourageant sur le front de l'emploi aux Etats-Unis: selon le cabinet ADP, le secteur privé y a détruit 22.000 postes en janvier, moins que le mois précédent et qu'attendu par les analystes.
Ce chiffre est le plus faible depuis le début de la chute de l'emploi en février 2008. Il est "de bon augure pour les chiffres mensuels de l'emploi et du chômage américains attendus vendredi", a estimé Neil MacKinnon.
Par ailleurs, les cambistes attendent jeudi les décisions de politique monétaire de la Banque d'Angleterre (BoE) et de la Banque centrale européenne (BCE).
Vers 22H00 GMT, la livre britannique était stable face à l'euro à 87,38 pence pour un euro, mais perdait du terrain face au dollar à 1,5892 dollar.
La monnaie helvétique progressait légèrement face à l'euro à 1,4713 franc suisse pour un euro, mais baissait face au dollar à 1,0590 franc suisse pour un dollar.
La monnaie chinoise a terminé à 6,8266 yuans pour un dollar contre 6,8271 yuans la veille.
Cours de mercredi Cours de mardi
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22H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,3884 1,3959 EUR/JPY 126,38 126,17 EUR/CHF 1,4713 1,4728 EUR/GBP 0,8738 0,8739 USD/JPY 90,99 90,39 USD/CHF 1,0590 1,0549 GBP/USD 1,5892 1,5968