La livre sterling a repassé mercredi le seuil de 1,15 euro our la première fois depuis août, la devise britannique profitant d'une amélioration de la conjoncture économique, couplée à une poussée de l'inflation en décembre, face à une monnaie unique minée par la crise grecque.
Vers 12H00 GMT, la monnaie britannique a marqué sa première incursion au-dessus de 1,15 euro depuis août dernier. Sur cette lancée, elle a grimpé jusqu'à 1,1548 euro vers 15H00 GMT.
En forte hausse depuis le début de la semaine, la livre a encore gagné du terrain par rapport à l'euro mercredi grâce à l'annonce d'un recul du chômage britannique, qui a connu sa première baisse trimestrielle depuis mai 2008.
Le nombre de chômeurs sur ces trois mois, au sens du Bureau international du travail, a baissé de 7.000 pour s'établir à 2,458 millions.
Mardi, la livre avait déjà été stimulée par l'annonce d'une poussée des prix au mois de décembre: l'inflation a fait un bond en décembre au Royaume-Uni, atteignant 0,6% sur le mois et 2,9% sur un an, loin de l'objectif officiel de 2% auquel la Banque d'Angleterre (BoE) est censée la contenir.
La BoE avait certes prévenu qu'elle s'attendait à un sursaut des prix en décembre, mais pas aussi marqué.
Publiées mercredi, les minutes de sa réunion de politique monétaire du 7 janvier semblent d'ailleurs montrer une attention nouvelle pour l'inflation, observaient les économistes.
"Les minutes du Comité de politique monétaire et le discours du gouverneur de la BoE, Mervyn King, font apparaître des craintes nouvelles sur l'inflation à court terme (...), soulignait ainsi Simon Hayes, économiste chez Barclays Capital.
Selon lui, les craintes d'inflation devraient dissuader la BoE de poursuivre ses rachats d'actifs en février et "conduire à une inversion de la politique monétaire en milieu d'année".
"Il est clair que la décision de la BoE de lancer un programme d'assouplissement quantitatif, puis de l'augmenter, était fondée sur l'hypothèse très inexacte selon laquelle l'inflation resterait très basse pendant une période prolongée", abondait Michael Saunders, économiste chez Citi.
Alors que les taux britanniques sont fixés à un niveau historiquement bas de 0,5% depuis mars dernier, les économistes spéculent donc sur la date d'un premier tour de vis monétaire.
Le prochain rapport trimestriel sur l'inflation, attendu le 10 février, devrait contenir des indications cruciales, jugent les experts.
Face à une livre revigorée par ces attentes de resserrement monétaire, l'euro pâtit au contraire des inquiétudes liées aux déboires budgétaires de la Grèce.