L'ex-PDG de Vinci, Antoine Zacharias, poursuivi pour ses rémunérations abusives lorsqu'il était à la tête du groupe de BTP, sera jugé les 25 et 26 mars par le tribunal de Nanterre pour "abus de biens sociaux".
La 15e chambre correctionnelle du tribunal a fixé vendredi la date du procès dans lequel le groupe Vinci est partie civile.
M. Zacharias, âgé de 70 ans, avait été cité au tribunal en novembre par le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) après une enquête sur les conditions de sa rémunération, qui lui auraient permis de dégager de confortables plus-values avant son départ du groupe.
L'enquête porte sur les années 2004 à 2006.
La peine maximale encourue pour abus de biens sociaux est de cinq ans de prison et de 375.000 euros d'amende.
La citation délivrée par le parquet porte notamment sur des plans de stock options successifs dont a bénéficié M. Zacharias et "dont la plus value potentielle au 1er juin 2006 a été estimée à 92,4 millions d'euros", avait indiqué en novembre une source judiciaire.
Forcé à la démission le 1er juin 2006 sous la pression du conseil d'administration du groupe de BTP et de concessions autoroutières, M. Zacharias avait aussi touché une indemnité de départ s'élevant à 12,870 millions d'euros.
Antoine Zacharias est également accusé d'avoir fait modifier en 2004 la composition du comité de rémunération de Vinci pour qu'il lui soit plus favorable, ce qui aurait abouti à une modification de la part variable de son salaire.
Le parquet de Nanterre a estimé à plus de 3,3 millions d'euros en 2004 et plus de 4,2 millions d'euros en 2005 les salaires supplémentaires touchés par l'ancien PDG grâce à cette modification.