Le secteur du bâtiment va perdre 50.000 emplois en 2009 suite à une baisse d'activité de 7,1% par rapport à 2008, contre 4% prévu jusqu'à présent, a annoncé mardi Didier Ridoret, président de la Fédération française du bâtiment (FFB).
"En terme d'effectifs, l'estimation pour 2009 se situe autour d'une perte de 50.000 emplois, dont 25.000 en intérim. En 2010, c'est quelque 30.000 postes supplémentaires que le secteur devrait à nouveau perdre, dont 5.000 en intérim", a déclaré M. Ridoret lors d'une conférence de presse.
C'est la première fois depuis 12 ans, en 1997, que le secteur du bâtiment va perdre des emplois (1,3 million en 2008, dont 100.000 intérimaires).
Entre 2002 et 2007, 41% de la création totale d'emplois en France provenait du secteur du bâtiment, estime Mathilde Lemoine, directeur des études économiques de la banque HSBC France.
Le chiffre d'affaires du bâtiment (130 milliards d'euros en 2008) va reculer de 7,1% (-1,6% seulement pour l'entretien-rénovation mais -12,5% pour le neuf) en 2009 par rapport à 2008, a indiqué M. Ridoret.
Le 22 septembre dernier, le président de la FFB tablait encore sur "une baisse de seulement 4% de l'activité pour l'ensemble de l'année 2009". En juin, le ministère de l'Ecologie estimait que dans l'hypothèse la plus pessimiste le recul ne devait être que de 5,7%.
Pour 2010 M. Ridoret, qui prédisait jusqu'à présent une stabilisation du chiffre d'affaires, estime maintenant qu'il y aura une nouvelle baisse, par rapport à 2009, de 3,1% (+0,5% pour l'entretien-rénovation et -7,2% pour le neuf).
Le président de la FFB voit toutefois cinq facteurs positifs pour 2010: la relance massive de la construction sociale, les mesures fiscales pour les investisseurs, le remboursement anticipé du fonds de compensation pour la TVA, la mobilisation des réserves des organismes financiers du BTP et la montée en régime des mesures adoptées par le Grenelle de l'Environnement.
Les ventes en France de logements neufs par les promoteurs ont augmenté de 65,2% au troisième trimestre sur un an, mais les mises en chantier ont reculé de 18,1% et les permis de construire de 17,2% sur la période d'août à octobre, a annoncé mardi le ministère de l'Ecologie.