Des salariés d'Eurocopter dans les Bouches-du-Rhône ont été entendus à Marseille par les policiers dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de fraude à la retraite anticipée, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Cette enquête est menée alors que le gouvernement et la Caisse nationale d'assurance vieillesse viennent d'annoncer qu'au niveau national, 1.200 personnes étaient soupçonnées d'avoir fraudé pour faire valoir leurs droits à une retraite anticipée, 12.000 dossiers étant en cours de vérification.
"Il est clair que des gens sont partis de cette façon à Eurocopter, ce n'est pas un secret, il y avait une faille dans le système puisque les témoignages n'étaient pas contrôlés. Certains vont se retrouver dans une sacrée panade si on leur demande de rembourser", a confié à l'AFP une source proche du dossier, évoquant une affaire "très délicate" dans l'entreprise.
"Mais il y a aussi des gens honnêtes qui sont partis ou qui ont racheté des trimestres dans la légalité", a-t-il ajouté.
Une cinquantaine de personnes des Bouches-du-Rhône ont été entendues fin septembre, dont des salariés d'Eurocopter en activité. Les policiers les ont interrogées sur leurs rachats de trimestres mais aussi sur d'éventuelles filières de fraude, "notamment à l'Urssaf", selon la même source.
Une source proche de l'enquête a confirmé que des employés du fabricant européen d'hélicoptères avaient été entendus dans le cadre d'une enquête ouverte il y a un an.
En juillet 2008, l'Urssaf des Bouches-du-Rhône avait déposé deux plaintes contre X mettant en cause 22 salariés dont 11 de ses employés, partis en retraite anticipée et soupçonnés d'avoir produit de fausses déclarations pour bénéficier de cette mesure. Dans ce même dossier, une autre plainte contre X avait été déposée devant le parquet de Marseille, mettant en cause deux entreprises du département.
Contacté par l'AFP, un porte-parole d'Eurocopter à Marignane a dit "ne pas avoir été informé par l'autorité judiciaire que des salariés avaient été entendus". "Mais si nous étions sollicités, évidemment nous offririons notre collaboration", a-t-il ajouté, soulignant que "la reconstitution des carrières résultait d'une démarche personnelle des salariés".