Le secteur des travaux publics, qui prévoit une baisse d'activité de 6% en 2009, propose qu'une partie du grand emprunt serve à financer de grands projets d'aménagement du territoire grâce à un "Commissariat aux infrastructures".
"Il n'y a plus de vision stratégique de l'aménagement du territoire. Il faut retrouver un outil pour que l'Etat puisse planifier les investissements car il y a une multitude de projets où les financements ne sont pas en place", a déclaré mardi Patrick Bernasconi, le président de la FNTP, lors d'une conférence de presse.
Aussi la FNTP propose la création, à l'instar du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), d'un "Commissariat aux infrastructures et aux réseaux durables" pour donner "une cohérence et efficacité aux politiques publiques d'investissement dans les réseaux d'infrastructures".
Le coût des infrastructures définies dans le Grenelle de l'environnement est estimé à 97 milliards d'euros d'ici 2020, souligne la FNTP.
"J'attends encore le schéma national des infrastructures qui devait être réalisé cet été", a déploré M. Bernasconi.
Pour le président de la FNTP, "ce qui semble manquer dans le Grenelle de l'environnement c'est la dimension pratico-pratique".
Aussi un "Commissariat aux infrastructures", qui serait doté d'un capital provenant du grand emprunt programmé pour 2010, donnerait à "l'Etat les moyens des projets qu'il a initiés", notamment les LGV Tours-Bordeaux, Le Mans-Rennes, Nîmes-Montpellier et le canal Seine-Nord, selon M. Bernasconi.
Selon la FNTP, les moyens financiers de l'agence de financement des infrastructures de transport de France (Afit) devraient se révéler insuffisants malgré l'écoûtaxe sur les poids lourds qui doit être prélevée à partir de 2012.
Pour la FTNP, "il faut, en plus, entre 1 et 1,5 milliard d'euros par an, pendant 10 ans, pour boucler les financements et donner de la crédibilité à ces projets".