L'association des responsables de copropriété (ARC) a reproché lundi au gouvernement une stricte application du calendrier du plan de mise en sécurité des ascenseurs qui risque de "provoquer un embouteillage de travaux".
L'ARC déplore dans un communiqué que le ministère du Logement n'ait pas encore reporté la deuxième échéance de ce plan au-delà de la date butoir de juillet 2013 alors qu'il a déjà repoussé de fin 2008 à fin 2010 la première phase obligatoire des travaux de modernisation et la fin de ce plan de 2018 à 2021.
"En maintenant (ce) délai, le ministère donne des arguments aux ascensoristes et aux syndics pour inciter les copropriétés a réaliser en même temps les travaux des deux tranches" (de 2010 et 2013), affirme l'ARC pour qui cela "va inévitablement provoquer un formidable embouteillage supplémentaire de travaux".
"J'ai demandé un bilan sur la première phase fin 2010, et selon les résultats de ce bilan, je déciderai ou non de modifier le calendrier", a déclaré à l'AFP le secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu.
"Chaque année, plus de 130.000 personnes se trouvent bloquées, on compte 3.500 accidents dont 200 qui sont graves ou mortels", rappelle M. Apparu.
La mise en application de ce plan, décidé en 2003 après plusieurs accidents sur les 450.000 appareils accessibles aux personnes et incluant 17 mesures de sécurité, a tardé en raison du retard de publication des décrets d'application et de la lenteur des assemblées générales de copropriétaires à voter ces travaux obligatoires.
La Fédération des ascenseurs (FA) souligne, de son côté, dans un communiqué, que "le tiers des appareils concernés par la première tranche des travaux (soit près de 100.000 ascenseurs) ne sont pas encore engagés dans le processus".
Les ascensoristes déplorent également "une baisse de 25% des commandes par rapport au premier semestre 2008".
Aussi la FA, qui regroupe plus de 100 entreprises et représente 90% du secteur, affirme qu'"en cas de nouveau report des échéances, elle serait amenée à revoir à la baisse son organisation (en baissant le nombre d'employés, ndlr) risquant de se retrouver dans la situation d'engorgement connue au début de la mise en oeuvre de la loi".