Deux projets de décrets, que l'AFP a pu consulter, sont actuellement à l'étude pour réunir dans un même périmètre d'"intérêt national" le quartier d'affaires de La Défense et plusieurs zones voisines, dont une grande partie de la commune de Nanterre.
La mairie PCF de Nanterre, qui craint de ne plus maîtriser son territoire, a dénoncé dans un communiqué l'attitude de l'"Etat" qui "passe en force", "en plein coeur de l'été".
Les textes ont été envoyés par la préfecture des Hauts-de-Seine aux collectivités locales concernées pour recueillir leur avis consultatif.
Selon l'un de ces décrets, le nouveau périmètre de "l'opération d'intérêt national" engloberait les 160 hectares du quartier d'affaires, les 320 hectares du projet "Seine Arche" -- une zone située à Nanterre et actuellement en cours d'aménagement --, auxquels viendraient s'ajouter d'autres portions de Nanterre et de La Garenne-Colombes.
L'autre décret entérinerait la fusion de l'Etablissement public d'aménagement de la Défense, présidé par l'UMP Patrick Devedjian, et l'Etablissement public d'aménagement Seine-Arche (Epasa), présidé par le maire PCF de Nanterre, Patrick Jarry.
Un premier pas vers cette fusion avait été franchi en octobre 2008 avec la nomination d'un directeur général unique pour les deux établissements.
Selon la mairie de Nanterre, 556 hectares sur les 1.220 du territoire de la commune de 80.000 habitants seraient intégrés dans le nouveau périmètre "d'intérêt national".
"Pour l'instant, on ne connaît pas les intentions de l'Etat, hormis les grandes annonces sur le plan de relance de La Défense, et nous pouvons avoir quelques craintes", a expliqué à l'AFP le maire-adjoint de Nanterre à l'aménagement et l'urbanisme, Marc Vignau.
L'Epasa avait été créé en 2000 à la suite d'un accord entre le gouvernement Jospin et la ville de Nanterre, dont une partie du territoire, surnommée "l'arrière cour de La Défense", avait servi pendant les décennies précédentes de desserte routière et ferroviaire du quartier d'affaires.