Le dollar confirmait sa hausse face à l'euro jeudi en fin d'échanges européens, après des chiffres inquiétants sur l'emploi américain qui ont ôté aux cambistes l'envie de prendre des risques et alors que la Banque centrale européenne (BCE) a opté pour un statu quo.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), l'euro cotait 1,4007 dollar contre 1,4146 dollar mercredi vers 21H00 GMT.
La monnaie unique européenne reculait également face au yen à 134,59 yens contre 136,71 yens la veille.
Le dollar baissait aussi face à la monnaie nipponne à 96,00 yens contre 96,64 yens mercredi.
Les investisseurs ont réagi à l'accélération des destructions d'emplois aux Etats-Unis, en achetant des dollars et des yens, valeurs refuge sur le marché des changes.
467.000 emplois ont été perdus en juin, une hausse bien plus forte que ne le prévoyaient les analystes et qui "illustre à quel point l'économie reste périlleusement fragile" selon Paul Ashworth, de Capital Economics.
Les chiffres du ministère arrivent huit jours après que le Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed) eut averti que l'économie du pays était loin d'être tirée d'affaire, malgré les signes de stabilisation qu'elle montre et la perspective d'une reprise au deuxième semestre.
Alors qu'il se tenait au dessus de 1,42 dollar la veille, grâce à des indicateurs incitant les investisseurs à croire en une reprise de l'économie mondiale et à prendre des risques, l'euro s'est affaissé jeudi sous 1,40 dollar.
Jeudi également, la BCE a laissé ses taux directeurs inchangés, "une décision largement attendue par les marchés qui n'a rien fait pour ranimer un euro qui a perdu de sa superbe tout au long de la session" d'après Audrey Childe-Freeman, de Brown Brothers Harriman.
Le principal taux directeur, qui détermine les conditions du crédit pour les seize pays membres de la zone euro et le rendement de la monnaie unique, reste donc à 1%, son plus bas niveau historique.
Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, s'est voulu rassurant sur le recul des prix, après l'annonce mardi d'une baisse de 0,1% sur un an des prix à la consommation au mois de juin, une première en zone euro, en estimant qu'il serait de courte durée.
Mais ces propos n'ont manifestement pas suffi à rassurer les cambistes alors que "la torpeur estivale commence à envahir les marchés", selon les analystes de Citigroup.
L'euro avait déjà pâti jeudi des chiffres des prix à la production industrielle, en recul sur le mois de mai, et du taux de chômage dans la zone euro qui a atteint 9,5% en mai, son plus haut niveau depuis dix ans.
La monnaie unique a également été tirée à la baisse par l'annonce par l'agence de notation Moody's de la dégradation de la note de crédit de l'Irlande, de Aaa à Aa1, avec perspective négative, en raison de l'étendue de la dette du pays.
Vers 16H00 GMT, la livre sterling remontait face à la monnaie européenne à 85,64 pence pour un euro, et reculait face au billet vert à 1,6369 dollar pour une livre.
La monnaie helvétique était stable face à l'euro à 1,5202 franc suisse pour un euro, en nette baisse face au dollar à 1,0845 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or cotait 929,50 dollars au fixing du soir contre 938,25 dollars la veille.
Le yuan chinois a terminé à 6,8313 yuans pour un dollar contre 6,8330 yuans mercredi.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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16H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4007 1,4146 EUR/JPY 134,59 136,71 EUR/CHF 1,5202 1,5204 EUR/GBP 0,8564 0,8581 USD/JPY 96,00 96,64 USD/CHF 1,0845 1,0744 GBP/USD 1,6369 1,6483