La tendance de long terme sur le pétrole a été rompue à la fin 2008, de manière extrêmement nette, après un record à plus de 145 $ le baril en juillet sous le coup :
de la réduction des positions spéculatives puis de l'inversion de celles-ci car les investisseurs ont joué ensuite la baisse plus ouvertement dès la fin septembre
de l'accélération du ralentissement de l'activité économique
et tout particulièrement, de la chute du commerce mondial qui se relève à peine en ce printemps
Jusqu'ici le rebond s'apparente dans le jargon des traders à un « dead cat bounce », c'est à dire littéralement au « rebond du chat mort » laissant sous-entendre, que même les situations les plus compromises finissent par offrir un faible rebond une fois le sol atteint.
Cela étant réalisé, positionné sur des plus hauts depuis le 1er janvier, seule la hausse de la demande pourra faire repartir les cours plus largement.
Qui dit demande dit état des stocks et ceux-ci sont très élevés. Les réserves de brut des Etats-Unis sont à leur plus haut depuis près de 20 ans et un grand nombre d'estimations se disputent le volume de brut stocké en mer dans des super-tankers, attendant à l'arrêt avec sans doute plus de 100 millions de barils, la reprise de la demande et donc des prix.
Quels sont les déclencheurs qui permettraient de dépasser les plus hauts de mars et de revenir à proximité de l'ancienne oblique haussière ?
l'issue de la grippe qui a placé dans une position difficile le secteur aérien et le tourisme
et les anticipations sur la traditionnelle « driving season », c'est à dire la période des déplacements de loisirs des américains qui se profile à l'horizon. Avec une baisse de la consommation d'essence de – 3,5 % en 2008 et encore de – 0,7 sur les 3 premiers mois de 2009, le marché guette tout rebond éventuel sur ce point.
Premier round à suivre dès cette semaine : les stocks qui paraîtront mercredi pour les Etats-Unis.