Pour savoir comment se porte l'économie française, il suffit d'aller faire un tour chez nos amis belges. À travers GBL (Groupe Bruxelles-Lambert) et CNP (Compagnie nationale à portefeuille), le richissime Albert Frère détient la plupart de ses actifs dans l'hexagone. Total, GDF Suez, Suez Environnement, Pernod Ricard, Lafarge, mais également Groupe Flo, Entremont, Go Voyages, ...
Baron milliardaire et autodidacte
Le sémillant octogénaire, marié et père de trois enfants, a construit sa fortune sans aucun diplôme dans les années 40 sur le commerce de l'acier et la sidérurgie. L'homme, dont la fortune était estimée à plus de 3 milliards d'euros au palmarès Forbes 2007, est Baron depuis 1994. Plus récemment il fut même décoré de la Légion d'Honneur par Nicolas Sarkozy, tout nouveau Président de la République.
862 millions d'euros de perte
Si elle laisse insensible les observateurs avisés, d'autres notent que la probable nomination de Georges Chodron de Courcel intervient dans un contexte un peu tendu pour les deux sociétés d'investissement d'Albert Frère.
Certes, BNP Paribas dispose d'une participation à la fois dans CNP, via Erbe, et dans GBL, via Pargesa, qui rend légitime l'arrivée de cet ancien centralien. Mais avec respectivement 174 millions et 688 millions d'euros de pertes en 2008, les résultats de l'homme d'affaires belge ne sont pas au beau fixe. Dans ces conditions, la présence discrète d'un observateur au sein de GBL rassurera sans doute les actionnaires du groupe bancaire français.
Des dividendes en hausse
Avec une ligne de crédit bancaire d'1,8 milliard d'euros et 800 millions d'euros dans ses caisses, GBL n'est toutefois pas à plaindre. Pas plus que CNP, qui dispose de 700 millions d'euros de cash.
Une situation que beaucoup doivent envier et qui a permis à Albert Frère de contenter ses actionnaires en leur garantissant un dividende sur 2009 en hausse de 10% pour GBL et de 7% pour CNP.