L'euro a encore progressé face au dollar lundi, dans le sillage des places boursières même s'il avait cédé ses gains dans un premier temps après que le Trésor américain eut dévoilé les modalités de son plan d'achat des actifs "toxiques" des banques.
Vers 22H00 GMT (23H00 à Paris), l'euro montait face au dollar, à 1,3617 dollar contre 1,3582 vendredi soir. En début d'échanges, la monnaie unique avait grimpé jusqu'à 1,3736 dollar, s'approchant d'un plus haut face au dollar depuis début janvier, avant d'abandonner ses gains puis de repartir sur fond de forte progression du marché boursier.
L'euro grimpait aussi face au yen, à 132,28 yens contre 130,31.
Face au yen, le dollar montait à 97,13 yen contre 95,95.
A l'exception d'une pause après l'annonce du plan Geithner, qui a déclenché une vague d'achats de dollars, utilisés comme monnaie refuge, l'euro a progressé de concert avec les matières premières et les indices boursiers. A New York, l'indice Dow Jones a engrangé près de 7%.
Le Trésor américain a dévoilé lundi les modalités de son plan de rachat des actifs "toxiques" des banques, qui prévoit la création de deux mécanismes associant des investisseurs privés, l'un pour les prêts, l'autre pour des titres adossés à des actifs immobiliers.
Tout en admettant que ce programme "pourrait devenir un puissant outil pour que les banques se remettent à prêter", Paul Ashworth, de Capital Economics, a souligné "qu'un certain nombre de questions restent encore sans réponse".
"Le succès ou l'échec de ce plan dépendra en particulier de la volonté des investisseurs privés à s'engager" dans le rachat d'actifs, a-t-il précisé.
Le marché des changes n'a marqué que temporairement son désaccord avec les autres marchés au moment de l'annonce.
L'euro restait soutenu, selon les économistes, par les réticences de la Banque centrale européenne (BCE) à se lancer, comme ses homologues américaine ou britannique, dans de la création de monnaie ("assouplissement quantitatif").
En revanche, l'atout principal du dollar, considéré comme une valeur refuge, commençait à s'affadir.
"C'était au sommet de la panique, en octobre, que la devise avait cimenté sa place de refuge pour les liquidités mondiales. La peur avait laissé les investisseurs avec une crainte: la préservation du capital", a rappelé John Kicklighter, également de Forex Capital Markets.
Mais depuis l'automne, les marchés se sont apaisés. "Ces dernières semaines, les Etats-Unis ont dû alourdir leur bilan de liquidités, prendre la direction de l'assouplissement quantitatif, prendre sous leur tutelle deux mutuelles de crédit professionnelles et combattre une grave récession. Ce n'est pas l'inventaire des caractéristiques d'un investissement sûr de long terme", a ironisé l'analyste.
Vers 19H00 GMT, la livre britannique restait en hausse face au dollar à 1,4557 dollar mais s'effritait face à l'euro à 93,50 pence.
Le franc suisse montait un peu face à l'euro à 1,5328 franc suisse et face au dollar à 1,1253 franc suisse pour un dollar.
Le yuan chinois a fini à 6,8332 yuans pour un dollar contre 6,8278 yuans vendredi.
Cours de lundi Cours de vendredi
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22H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,3617 1,3582 EUR/JPY 132,28 130,31 EUR/CHF 1,5328 1,5311 EUR/GBP 0,9350 0,9380 USD/JPY 97,13 95,95 USD/CHF 1,1253 1,1278 GBP/USD 1,4557 1,4460