L'annonce est tombée le 5 février. News Corp, le groupe de communication du magnat australo-américain Rupert Murdoch, a enregistré une perte abyssale de 6,4 milliards de dollars (5 milliards d'euros) pour le deuxième trimestre, clos au 31 décembre. En cause une dépréciation d'actifs achetés au prix fort au cours des dernières années, parmi lesquels Dow Jones, la société éditrice du Wall Street Journal, tandis que la récession fait baisser ses recettes publicitaires. La facture s'élève à 8,4 milliards de dollars, dont trois milliards pour l'activité presse qui comprend le groupe Dow Jones, acquis pour cinq milliards de dollars en décembre 2007, juste avant l'effondrement du secteur financier. Les actifs américains durement touchés « Nos résultats pour le trimestre sont un reflet direct du sombre climat économique. En conséquence, nous mettons en oeuvre un programme rigoureux de réduction des coûts dans toutes nos activités et réduisons les effectifs quand c'est approprié », a déclaré Rupert Murdoch. Il a ainsi évoqué la fusion de certaines activités administratives du tabloïd populaire New York Post et du quotidien économique Wall Street Journal, qui supprime par ailleurs 25 postes de journaliste, et la suppression de 800 postes chez Fox, l'un des quatre grands networks américains. Il n'en reste pas moins une lueur d'espoir avec la télévision câblée, rémunérée principalement par l'abonnement et non la publicité, devenue la plus rentable avec un bénéfice de 339 millions d'euros, en hausse de 27 %. Investissements massifs en Angleterre De l'autre côté de l'Atlantique, l'herbe paraît en revanche beaucoup plus verte. BSkyB, bouquet numérique britannique contrôlé par Rupert Murdoch, vient de remporter les droits du championnat anglais de football pour les saisons 2010-2013. Montant déboursé : 1,25 milliard d'euros sur un total de 1,82 milliard d'euros (cinq lots sur six). Une stratégie de prix fort pour écarter les concurrents éventuels et qui s'avère payante puisque BSkyB compte plus de 9 millions d'abonnés.