
Pour les professionnels, les prix des logements anciens, qui ont commencé à reculer en 2008 pour la première fois depuis une dizaine d'années, vont accentuer leur baisse en 2009, jusqu'à 10%, dans un contexte de crise économique.
Les prix des logements anciens "vont baisser de 6% à 10%" en 2009, par rapport à 2008, a déclaré Laurent Vimont, le nouveau président du réseau d'agences immobilières Century 21 France, mardi lors d'une présentation.
La Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM), qui regroupe la majorité des quelque 30.000 agences françaises, table pour sa part sur une chute comprise entre 5% et 8%, a indiqué à l'AFP son délégué général Henry Buzy-Cazaux.
"Il y aura encore une baisse des prix en 2009", assure également Bernard Cadeau, le président du réseau Orpi, le plus important avec 1.350 agences.
En 2008, la baisse moyenne des prix du m2 des logements anciens a été de 1,63% par rapport à 2007, selon Century 21 dont l'étude repose sur les 39.850 transactions réalisées par ses 930 agences en France.
Mais la chute a été forte au deuxième semestre avec un recul des prix de 7,46% par rapport au premier semestre.
"La chute est plus brutale qu'au début des années 90 où les prix avaient plongé de 40% entre 1991 et 1996", assure M. Vimont.
Ce violent retournement du marché intervient après les fortes progressions des prix ces dernières années: +14,0% en 2003, +15,5% (un record) en 2004, +10,9% en 2005, +7,2% en 2006 et +3,6% en 2007.
La chute des prix touche désormais les grandes métropoles qui étaient épargnées jusqu'à présent, avec des baisses, au quatrième trimestre, de 5,9% pour Paris et surtout de 13% à Lyon, selon Century 21.

"Les marges de négociation ont doublé en un an et tangentent, voire dépassent, dans de nombreuses régions, les 10%, notamment pour l'acquisition de maisons individuelles", souligne M. Vimont.
Mais cela n'a pas incité les acquéreurs éventuels à se lancer en nombre dans des projets immobiliers d'autant que, sur le marché de la location, les nouveaux locataires ont bénéficié d'une baisse de 2,41% des loyers par rapport à 2007.
Le nombre de transactions a chuté de 20% en 2008 (700.000 à 540.000), selon M. Vimont. Il devrait passer sous la barre des 500.000 en 2009 et pourrait même plonger à 475.000, ajoute-t-il.
Principales accusées pour de nombreux agents immobiliers: les banques qui ont durci les critères d'octroi des prêts.
"Elles ne respectent pas les baisses des taux d'intérêt. C'est le coeur du problème. Les taux des crédits immobiliers vont passer en dessous de 5% mais il faudrait qu'ils se rapprochent des 4%", affirme M. Buzy-Cazaux.
Les taux d'intérêt des crédits immobiliers ont baissé au mois de décembre pour la première fois depuis fin 2005, s'établissant à 5,01% contre 5,15% en novembre, selon une étude de l'Observatoire Crédit Logement/CSA publiée lundi.
Pour le délégué général de la Fnaim "les banques devraient également avoir une attitude plus moderne face au risque. Car avec la crise du marché du travail, le profil des emprunteurs sera de plus en plus rarement un couple disposant de 2 CDI avec 10 ans d'expérience chacun".
"Un deuxième plan de relance, avec le doublement du pret à taux zéro (PTZ) pour une acquisition dans l'ancien, comme cela a été adopté pour le neuf, est également indispensable", assure M. Buzy-Cazaux.
Car si la situation du marché immobilier ne s'améliore pas en 2009, "de 10% à 15% des 200.000 actifs du secteur pourraient perdre leurs emplois dans les agences immobilières, soit 20.000 à 30.000 personnes", assure la Fnaim.