Les frais et les taxes liés à l'acquisition d'un logement sont les principaux freins à la mobilité des propriétaires en France, selon une étude rendue publique jeudi par l'Agence nationale pour l'information sur le logement (Anil).
Le coût des transactions immobilières en France est parmi les plus élevés en Europe, a indiqué l'Anil lors de son assemblée générale.
En France, les coûts de transaction représentent 6,5% à 7% si la vente est directe alors qu'ils sont seulement de 4,2% en Allemagne, 2,5% en Italie, 1,9% en Angleterre, 1,5% au Danemark pour une transaction de 250.000 euros.
Si cette transaction passe par un agent immobilier, ce taux monte à une fourchette de 11% à 13% du coût total de l'acquisition.
"Les agents immobiliers français sont en effet les plus chers", avec des commissions d'environ 6%, affirme l'Anil.
Or, la part de marché des agences immobilières a doublé depuis 1980 passant à 60% du total des transactions alors que les ventes de particuliers à particuliers sont tombées à 33%.
Près du quart des ménages (24,4%) français ont déménagé au cours de la période 2002/2008, mais seulement 6% d'entre eux sont propriétaires.
Le taux de mobilité (nombre de logements dont l'occupant a changé par rapport au nombre total de logements) est relativement stable en France depuis 1984 (entre 8,7% et 9,8%) alors que bon nombre de logements neufs sont arrivés sur le marché depuis.
Le retournement du marché immobilier, observé depuis quelques mois, introduit une difficulté supplémentaire pour la mobilité des propriétaires, souligne l'Anil.
En effet, le nombre de transactions chutent, les délais de vente s'allongent et une baisse des prix des logements anciens s'est amorcée. Conséquence: les acheteurs, s'ils anticipent une poursuite de la baisse des prix, n'ont aucun intérêt à se hâter, à moins d'y être forcés.