La revalorisation du métier de gardien d'immeuble passe par la mise en place d'une "véritable filière" de formation, selon les conclusions d'un rapport remis jeudi à la ministre du Logement et de la Ville, Christine Boutin.
Ce rapport, qui compte 32 propositions, préconise de "construire une véritable filière de la formation des gardiens en complétant le CAP par un bac professionnel".
Il propose également de "demander à l'Agence nationale pour l'emploi d'entreprendre une campagne d'information sur le métier de gardien d'immeuble" notamment auprès des jeunes et des propriétaires et syndics de copropriété.
Le rapport insiste sur le respect des droits des gardiens, en incitant notamment à séparer le logement de fonction des gardiens du local d'accueil.
Il préconise d'"accorder aux syndicats de copropriétaires les plus modestes des subventions de l'Agence Nationale de l'Habitat (ANAH) afin de rénover bureaux d'accueil et logements de gardiens" et d'inciter les collectivités locales à aider la rénovation de ces lieux.
Il recommande aussi de rappeler aux employeurs les obligations légales envers les gardiens d'immeubles, comme le droit aux congés payés et à un relogement s'ils cessent leur activité.
Le rapport suggère en outre d'"assimiler" dans certaines conditions "le gardiennage à un emploi à domicile" afin d'en "assurer le développement et permettre sa revalorisation".
Pour les avocats Françoise et Philippe Pelletier, auteurs du rapport, "il serait anormal que les pouvoirs publics ne considèrent pas de la même façon la situation du gardiennage, en laissant disparaître dans certains immeubles ces emplois de proximité, et en ne permettant pas dans d'autres immeubles de créer de tel emplois".
Le coût fiscal de cette mesure serait de l'ordre de 70 millions d'euros si elle concernait les 100.000 gardiens qui perçoivent un salaire cumulé de 900 millions d'euros (soit 1,2 milliard, charges patronales comprises).
Ce rapport avait été demandé en juillet par Mme Boutin, après le constat que le nombre de gardiens d'immeuble diminuait.
Au cours des dix dernières années, 10.000 emplois de gardiens d'immeuble ont été supprimés pour la seule région Ile-de-France, selon une estimation du député UMP Pierre Lellouche.