
Le ministre du Budget Eric Woerth a déclaré dimanche que le gouvernement avait "assez considérablement" diminué les impôts depuis 2007, alors que l'annonce d'une nouvelle taxe pour financer le revenu de solidarité active (RSA) a récemment fait des vagues au sein de la majorité UMP.
"En réalité, le gouvernement diminue assez considérablement les taxes et les charges", a affirmé le ministre, calculs à l'appui, lors de l'émission Dimanche Soir Politique de France Inter, iTélé et le Monde.
"L'augmentation des impôts entre 2007 et 2008, c'est à peu près 2,6 milliards d'euros, hors taxe poids lourds", a-t-il précisé, en rappelant notamment la création de la taxe sur le poisson, de celle sur les stocks-options ou l'épargne salariale.
Mais "les baisses sont beaucoup plus importantes" avec "à peu près 17,6 milliards d'euros", a-t-il dit. Il a cité la diminution de la taxe professionnelle (moins 3 milliards d'euros), la suppression de l'impôt de Bourse, la baisse des droits de succession (2 milliards), la défiscalisation des heures supplémentaires (4,5 milliards d'euros) ou l'instauration du bouclier fiscal (600 millions d'euros).
"La politique du gouvernement, en tendance longue et lourde, c'est la réduction des impôts", a-t-il affirmé.
Durant sa campagne électorale, le président Nicolas Sarkozy avait promis de ramener le taux de prélèvements obligatoires français dans la moyenne des pays de l'Union européenne, soit environ 40% du PIB. En 2007, ce taux était de 43,3% en France. Eric Woerth avait estimé mardi que ce taux devrait "diminuer ou se stabiliser" en 2008.
Par ailleurs, à quelques jours de la présentation vendredi du projet de loi de finances pour l'année prochaine, M. Woerth a reconnu que 2009 serait "bien sûr une année difficile", mais affirmé que cela remettrait pas en cause l'"effort énorme et considérable" du gouvernement pour réduire la dépense publique.
"C'est parce que c'est difficile, parce que la croissance est moins importante qu'on aurait pu l'espérer s'il n'y avait pas cette crise, que les réformes sont encore plus nécessaires", a dit le ministre du Budget.
La France s'est engagée auprès de ses partenaires européens à réduire son déficit public (Etat, sécurité sociale, collectivités locales) pour parvenir, au plus tard fin 2012, à des comptes à l'équilibre.