Le maire de Paris Bertrand Delanoë (PS) s'est dit "particulièrement surpris" de ne pas voir trois immeubles parisiens à usage de bureaux appartenant à l'Etat figurer dans les listes officielles de biens destinés au logement, dans un courrier adressé au Premier ministre.
Ces immeubles sont situés dans des beaux quartiers de Paris, le VIIe et le VIIIe, "deux des arrondissements les plus déficitaires en logement social de la capitale", relève M. Delanoë dans une lettre à François Fillon rendue publique mardi par ses services.
"La taille et la configuration de ces biens sont parfaitement compatibles avec des opérations de reconversion en immeubles locatifs sociaux à destination des ménages, voire en structures d'hébergement", estime le maire de Paris.
"La préoccupation de valorisation financière maximale des biens de l'Etat semble ainsi prendre le dessus sur les politiques de logement, de solidarité et de cohésion sociale du gouvernement", affirme M. Delanoë.
Il relève que les Etats Généraux du logement en Ile-de-France ont pourtant "insisté sur la nécessité d'accélérer le développement de l'offre de logements sociaux".
Afin de "pallier un manque de concertation préalable", il propose M. Fillon "la mise en place rapide d'un comité de suivi des cessions des propriétés de l'Etat et de ses établissements publics".
Ce comité, "composé de représentants de l'Etat et de la ville", aurait notamment pour mission de "définir en amont les conditions et processus de lancement des ventes" des biens de l'Etat.
Il "distinguerait" ceux "mobilisés entièrement pour des opérations de logements sociaux", "ceux dédiés à des opérations de logements mixtes public/privé" et "les bâtiments incompatibles avec un usage en logements, et pour lesquels" M. Fillon "pourrait rapidement lancer les ventes".