L'euro poursuivait son net repli face au dollar et au yen lundi, les investisseurs privilégiant ces deux devises refuges au détriment de la monnaie européenne, toujours plombée par la crise des dettes souveraines au sein de la zone euro.
Vers 09H15 GMT (11H15 à Paris), l'euro s'échangeait à 1,3462 dollar contre 1,3503 dollar vendredi à 21H00 GMT. La monnaie unique est tombée vers 06H00 GMT jusqu'à 1,3363 dollar, son plus bas niveau depuis le 18 janvier dernier.
L'euro reculait également face au yen, à 102,95 yens contre 103,31 yens vendredi soir. Elle est tombée en cours de séance à 101,94 yens, un plus bas depuis juin 2001.
Le dollar se stabilisait face à la monnaie japonaise à 76,48 yens, contre 76,50 yens vendredi soir.
Le dollar et le yen, devises considérées comme les plus sûres, continuaient de profiter de la fébrilité des investisseurs face aux incertitudes persistantes sur la gestion de la crise des dettes en zone euro, sur fond de perspectives économiques moroses.
"Les investisseurs liquident leurs actifs risqués, alors que la réunion du G20 la semaine dernière a échoué à clarifier la situation de la zone euro, et a même contribué à accroître encore les inquiétudes" des opérateurs en l'absence de décision concrète, soulignait Lee Hardman, analyste de Bank of Tokyo-Mitsubishi.
Outre la promesse faite dimanche à Washington par le ministre des Finances grec, Evangélos Vénizélos, qui a déclaré que son pays allait continuer de réduire son déficit budgétaire quel qu'en soit le coût politique, de nombreuses déclarations ont tenté de désamorcer la "bombe" d'un défaut de paiement du pays.
Dans un texte commun samedi, les pays de la zone euro se sont engagés devant les Etats membres du Fonds monétaire international (FMI) à faire "tout le nécessaire" et à "assurer la stabilité financière de cette zone dans son ensemble".
Les Européens songent à doter le fonds de soutien européen FESF d'instruments supplémentaires, a déclaré de son côté le commissaire européen Olli Rehn, dans un entretien au quotidien allemand Die Welt.
Ce fonds de soutien, créé au printemps 2010 pour aider les pays de la zone euro en difficulté, a déjà vu son enveloppe gonflée et ses attributions élargies en juillet dernier - une mesure qui doit encore être approuvées par plusieurs Etats, et fera l'objet d'un vote très surveillé au Parlement allemand ce jeudi.
"Cependant, on attend encore le plan ordonné et effectif qui permettrait d'endiguer l'escalade de la crise des dettes et de rassurer les investisseurs", commentait M. Hardman.
"Dans le contexte actuel, les quelques progrès enregistrés sur le plan politique sont incapables de rassurer les marchés et encore moins de de relancer l'appétit pour les actifs à risque (tel que l'euro), et si les décisions politiques restent très loin des espoirs, il faut s'attendre à de nouvelles perturbations" sur le marché des changes, soulignait Stephen Gallo, analyste de Schneider FX.
"On est arrivé au point où même un défaut de la Grèce, à supposer que le choc soit absorbé par le marché, n'apaisera pas les inquiétudes sur une contagion de la crise aux autres Etats +périphériques+ fragiles de la zone euro; il faut donc une solution globale, et pas seulement pour la Grèce", avertissait-il.
Vers 10H15 GMT, le franc suisse baissait très légèrement face à l'euro à 1,2224 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,9082 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique progressait face à l'euro, à 86,88 pence pour un euro, mais baissait face au billet vert à 1,5497 dollar.
L'once d'or valait 1.619 dollars, contre 1.689 dollars vendredi soir.
Cours de lundi Cours de vendredi
-----------------------------------
10H15 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3462 1,3503 EUR/JPY 102,95 103,31 EUR/CHF 1,2224 1,2215 EUR/GBP 0,8688 0,8729 USD/JPY 76,48 76,50 USD/CHF 0,9082 0,9042 GBP/USD 1,5497 1,5463