L'euro se stabilisait lundi face au dollar, tentant de rebondir à la faveur d'un regain d'optimisme des investisseurs sur la gestion de la crise des dettes en zone euro, mais la monnaie européenne voyait ses gains limités sur un marché toujours dominé par la prudence.
Vers 13H15 GMT (15H15 à Paris), l'euro s'échangeait à 1,3505 dollar contre 1,3503 dollar vendredi à 21H00 GMT. La monnaie unique est tombée vers 06H00 GMT jusqu'à 1,3363 dollar, son plus bas niveau depuis le 18 janvier, avant de se ressaisir.
L'euro limite également ses pertes face au yen, à 103,07 yens contre 103,31 yens vendredi soir. Il était tombé dans les échanges asiatiques à 101,94 yens, un plus bas depuis juin 2001.
Le dollar reculait légèrement face à la monnaie japonaise à 76,38 yens, contre 76,50 yens vendredi soir.
"L'euro profite d'un changement d'humeur des cambistes, après l'évocation d'un accroissement massif du Fonds de soutien européen, qui pourrait permettre un défaut de paiement ordonné de la Grèce et aider à recapitaliser les banques dans la zone euro", rapportait Kathleen Brooks, analyste de Forex.com.
Le fonds de soutien européen (FESF), créé au printemps 2010 pour aider les pays de la zone euro en difficulté et dont l'enveloppe a déjà été gonflée en juillet dernier, pourrait être doté d'instruments supplémentaires, a déclaré le commissaire européen Olli Rehn, dans un entretien au quotidien allemand Die Welt.
"Pour le marché, c'est clairement un pas dans la bonne direction, même si ce plan (d'élargissement du FESF) manque encore de précision et qu'il faudra voir s'il sera accepté par tous les Etats européens et comment il sera mis en place", poursuivait Mme Brooks.
Dans un texte commun samedi, les pays de la zone euro se sont engagés devant les Etats membres du Fonds monétaire international (FMI) à faire "tout le nécessaire" et à "assurer la stabilité financière de cette zone dans son ensemble".
"Le marché attend désormais une réponse de très grande ampleur de la zone euro pour endiguer la crise des dettes. Mais un plan trop radical aurait de bonnes chances de n'être pas accepté par certains Etats. Et si les fonds élargis sont finalement moins importants qu'attendu, l'euro souffrira à nouveau", a cependant averti l'analyste.
Une semaine cruciale s'ouvre pour l'avenir de la zone euro avec notamment le retour de la troïka des créanciers (FMI, zone euro, Banque centrale européenne, ndlr) en Grèce et le vote prévu, jeudi, du Parlement allemand sur le précédent élargissement du FESF décidé en juillet.
"C'est un vote à la fois crucial, car cela montrera l'engagement allemand envers l'Europe, et à la fois obsolète, car il porte sur des mesures déjà considérées comme totalement dépassées par la crise", commentait Kathleen Brooks.
"On est arrivé au point où même un défaut de la Grèce, à supposer que le choc soit absorbé par le marché, n'apaisera pas les inquiétudes sur une contagion de la crise aux autres Etats périphériques de la zone euro; il faut donc une solution globale, pas seulement pour la Grèce", confirmait Stephen Gallo, analyste de SchneiderFX.
L'euro était par ailleurs soutenu lundi par la publication du baromètre Ifo sur la confiance des entrepreneurs allemands, qui a reculé bien moins que prévu en septembre.
Vers 13H15 GMT, le franc suisse se stabilisait face à l'euro à 1,2210 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,9048 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique progressait face à l'euro, à 86,85 pence pour un euro, et rebondissait face au billet vert à 1,5538 dollar.
L'once d'or a terminé à 1.615 dollars au fixing du matin, contre 1.689 dollars vendredi soir.
Cours de lundi Cours de vendredi
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13H15 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3505 1,3503 EUR/JPY 103,07 103,31 EUR/CHF 1,2210 1,2215 EUR/GBP 0,8685 0,8729 USD/JPY 76,38 76,50 USD/CHF 0,9048 0,9042 GBP/USD 1,5538 1,5463