L'euro est repassé vendredi sous le seuil de 1,37 dollar pour la première fois depuis fin février, plombé par des inquiétudes accrues sur la santé économique de la zone euro, et sur la reprise économique mondiale, alors que s'ouvrait la réunion du G7 en France.
Vers 13H40 GMT (15H40 à Paris), l'euro est tombé à 1,3699 dollar contre 1,3880 dollar jeudi à 21H00 GMT, son niveau le plus faible depuis le 23 février, avant d'osciller autour de 1,37 dollar.
L'euro avait commencé sa chute jeudi, après la révision à la baisse par la Banque centrale européenne (BCE) de ses prévisions de croissance en zone euro pour 2011 et 2012. Le président de l'institution Jean-Claude Trichet avait alors souligné l'"énorme degré d'incertitude" pesant actuellement sur l'économie mondiale, et notamment sur la zone euro.
Dans un contexte déjà tendu, le chef économiste de la BCE, l'Allemand Jürgen Stark, a en outre décidé de démissionner de ses fonctions "pour des raisons personnelles", selon un communiqué publié vendredi à Francfort.
De plus, "les inquiétudes persistantes vis-à-vis de la Grèce continuent de peser sur l'euro", ont expliqué les analystes les analystes de la banque Lloyds.
Selon la presse grecque, une "réunion d'urgence" du Fonds monétaire international (FMI) sur la Grèce doit se dérouler mercredi 14 septembre, alors que la délégation du FMI et de l'Union européenne (UE) chargée d'examiner les comptes du pays avait suspendu sa mission la semaine dernière, reprochant à Athènes des retards dans la mise en oeuvre du plan de redressement.
L'aversion des investisseurs pour les actifs à risque, comme la monnaie unique européenne, était également renforcée par l'ouverture en nette baisse de Wall Street et les lourdes pertes essuyées en séances par les Bourses européennes.
La fébrilité des cambistes était aussi entretenue par l'ouverture vendredi de la réunion des grands argentiers des sept pays les plus industrialisés vendredi et samedi à Marseille (sud-est de la France) avec comme objectif de trouver une réponse convaincante à la crise.
Les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales du G7 (Etats-Unis, Japon, Canada, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni) doivent "tirer les leçons" des "soubresauts de l'été", selon la présidence française du G7.