L'euro perdait du terrain face au dollar vendredi, évoluant à des niveaux plus vus depuis six mois, toujours plombé par la Banque centrale européenne (BCE), qui s'était montrée la veille plus pessimiste qu'auparavant pour la croissance en zone euro.
Vers 09H10 GMT (11H10 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,3860 dollar contre 1,3880 dollar jeudi à 21H00 GMT. L'euro est tombé à 1,3836 dollars vers 08H55 GMT, un plus bas depuis le 11 mars.
L'euro baissait face au yen à 107,49 yens contre 107,60 yens jeudi.
Le dollar était stable face à la monnaie nippone à 77,55 yens contre 77,52 yens la veille.
Jeudi, après avoir maintenu son taux d'intérêt directeur à 1,50%, la BCE a révisé à la baisse ses prévisions de croissance en zone euro pour 2011 et 2012, et son président Jean-Claude Trichet a souligné un "énorme degré d'incertitude" qui pèse actuellement sur l'économie mondiale, et notamment sur la zone euro.
Ainsi, "certains opérateurs devraient continuer à remettre en question le fait que la BCE prend vraiment en compte la crise de la dette dans les pays périphériques (de la zone euro) dans ces décisions de politique monétaire", notaient les analystes de Commerzbank.
En effet, la crise de la dette des pays les plus fragiles de la zone euro reste au coeur des inquiétudes du marché.
"L'aggravation de la situation en Grèce provoque un autre point de pression sur l'euro", observait Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi. "Le marché s'attend désormais à un défaut de paiement considérable de la Grèce dont l'économie continue de se contracter de façon inquiétante", expliquait-il.
Par ailleurs, "le couple euro-dollar s'est trouvé sous pression alors que (le président de la Réserve fédérale américaine, Fed) Ben Bernanke a déçu (jeudi) certains cambistes qui attendaient l'annonce de nouvelles mesures de soutien" à une économie américaine dont la reprise chancelle, notait également Commerzbank.
De telles mesures pourraient toujours être annoncées à l'issue de la prochaine réunion de politique monétaire de la Fed, prévue exceptionnellement sur deux jours, les 20 et 21 septembre.
De telles mesures se traduisent habituellement par des injections de capitaux dans l'économie qui ont pour effet de diluer la valeur du billet vert et de le rendre moins attractif pour les cambistes.
M. Bernanke a tout de même indiqué que la banque centrale reste prête à intensifier encore un peu plus son soutien monétaire à la reprise de l'économie américaine.
Le président Barack Obama a de son côté présenté jeudi soir un plan emploi de 447 milliards de dollars, dont l'ampleur est plus importante qu'attendu, destiné à donner un "électrochoc" à l'économie américaine, et exhorté le Congrès, où ses adversaires républicains restent sceptiques, à l'adopter "immédiatement".
Les cambistes restaient fébriles avant la réunion des grands argentiers des sept pays les plus industrialisés vendredi et samedi à Marseille, dans le sud de la France, avec comme objectif de trouver une réponse convaincante à la crise.
Les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales du G7 (Etats-Unis, Japon, Canada, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni) doivent "tirer les leçons" des "soubresauts de l'été", selon la présidence française du G7.
Vers 09H10 GMT, le franc suisse se stabilisait face à la monnaie unique à 1,2147 franc suisse pour un euro, et reculait face au billet vert à 0,8764 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique progressait face à l'euro à 86,78 pence, comme face au billet vert à 1,5975 dollar.
L'once d'or valait 1.879,68 dollars contre 1.827 dollars la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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09H10 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3860 1,3880 EUR/JPY 107,49 107,60 EUR/CHF 1,2147 1,2148 EUR/GBP 0,8678 0,8695 USD/JPY 77,55 77,52 USD/CHF 0,8764 0,8750 GBP/USD 1,5975 1,5958