Le gouverneur de la banque centrale du Japon (BoJ) a estimé que la décision de la Suisse de plafonner le niveau du franc suisse vis-à-vis de l'euro répondait à des critères particuliers, même si le Japon est confronté au même problème de flambée de sa monnaie nationale.
"Les autorités de chaque pays mettent en oeuvre les mesures qui leur paraissent les plus appropriées en fonction des circonstances financières et économiques ainsi que du cadre institutionnel de leur pays", s'est borné à déclarer Masaaki Shirakawa, lors d'une conférence de presse après la réunion du comité de politique monétaire de la BoJ.
M. Shirakawa a été interrogé sur l'opportunité pour le Japon de prendre une mesure similaire à celle de la Suisse.
"La décision de la banque centrale de Suisse a été prise sur la base du possible impact des mouvements de sa monnaie sur l'économie du pays et l'évolution des prix", a-t-il expliqué.
La banque nationale suisse (BNS) a décidé de fixer un cours plafond à sa devise par rapport à la monnaie européenne, l'euro ne devant pas descendre sous 1,20 franc suisse.
A l'instar du yen, le franc suisse est considéré comme une valeur refuge par les investisseurs qui fuient les risques que représentent à leurs yeux le dollar et l'euro, à cause des hoquets de l'économie américaine et des problèmes financiers de plusieurs pays européens.
Le ministre japonais des Finances, Jun Azumi, a pour sa part botté en touche en réponse aux questions de la presse sur le même sujet: "la Suisse est la Suisse", s'est-il contenté de dire, indiquant qu'il continuait pour sa part d'observer attentivement l'évolution du cours du yen qui fluctue "en fonction de diverses influences extérieures".
Toutefois, un de ses vices-ministres s'est montré plus direct, déclarant aux médias: "le Japon a par défaut une politique monétaire différente (de celle de la Suisse), étant la troisième plus grande puissance économique mondiale et ayant la troisième monnaie la plus importante".
"Nous devons respecter la liberté des marchés", a-t-il assuré.
Les analystes estiment pour leur part qu'il serait extrêmement difficile et coûteux pour le Japon, déjà surendetté, de prendre des dispositions similaires à celles de la BNS, surtout à la veille d'une réunion des ministres des Finances et gouverneurs de banque centrale des sept nations les plus riches (G7), dont le Japon.