Le Japon est intervenu à hauteur de 4.512,9 milliards de yens (plus de 40 milliards d'euros) sur le marché des changes en août pour faire baisser sa devise face au dollar et à l'euro, selon un rapport mensuel du ministère des Finances publié mercredi.
Les autorités japonaises ont vendu des yens en masse le 4 août sur les places financières pour affaiblir le cours de la devise nippone qui se rapprochait de son record d'alors face au dollar.
Les données suggèrent qu'une seule intervention a été effectuée, selon les analystes. Il s'agit dès lors de la plus importante conduite unilatéralement en une journée par le Japon.
Cette opération d'envergure a brièvement permis au yen de descendre et au dollar de remonter autour de 80 yens, contre 76,99 yens dans les heures qui précédaient.
L'euro avait aussi rebondi face à la devise nippone et cotait plus de 113 yens après, contre 110,5 yens avant.
Toutefois, l'embellie fut de courte durée puisque le yen et remonté à un niveau encore plus élevé par la suite, le dollar pulvérisant le 19 août son record de faiblesse d'après-guerre face à la monnaie japonaise, à 75,95 yens.
Le billet vert évolue ces derniers jours dans une fourchette de 76,50 à 77 yens.
L'action lancée le 4 août était la troisième de ce type en un an, le Japon étant intervenu le 15 septembre 2010 pour la première fois depuis mars 2004, puis de nouveau le 17 mars, en coordination avec les pays du G7, une semaine après le séisme et le tsunami qui a dévasté le nord-est de l'archipel.
"Il est des périodes où il est nécessaire de procéder à des interventions unilatérales", pour stopper les variations de changes jugées irrationnelles et allant "dans un seul sens", a expliqué à maintes reprises le ministre des Finances d'alors, Yoshihiko Noda, devenu mardi Premier ministre après la démission de Naoto Kan.
Un yen trop élevé sabote la compétitivité des entreprises nippones sur les marchés extérieurs, les incitant à délocaliser leurs activités et à s'approvisionner auprès de fournisseurs étrangers, au détriment de l'industrie et de l'emploi japonais.
La cherté du yen constitue une menace pour le Japon encore convalescent et retombé en récession.
Les investisseurs mondiaux sont toutefois enclins à acheter la monnaie japonaise, considérée comme une valeur refuge, craignant un ralentissement économique mondial, à cause des hoquets de la conjoncture américaine et des problèmes de dettes qui affectent plusieurs pays d'Europe.