Le dollar évoluait vendredi en milieu de journée à Tokyo autour des 76,50 yens, frôlant ainsi à nouveau son plus bas historique face au yen, au détriment des entreprises exportatrices et de l'économie nippones.
Le dollar est brièvement tombé à 76,43 yens à 13H37 locale (04H37 GMT), les investisseurs achetant des yens, devise considérée comme une valeur refuge compte tenu des craintes relatives à un ralentissement économique aux Etats-Unis et en Europe.
Le dollar se situait encore à 76,95 yens dans la matinée (09H12 locale, 00H12 GMT), avant une glissade accompagnant celle des Bourses asiatiques qui succombaient à leur tour à la nouvelle vague d'inquiétudes sur la croissance mondiale.
La monnaie américaine n'a cessé de dévisser depuis des mois, un déclin accentué par les doutes sur l'évolution de la conjoncture américaine, l'abaissement de la note des Etats-Unis par l'agence d'évalution financière Standard and Poor's et l'engagement de la Réserve fédérale américaine (Fed) de garder son taux d'intérêt directeur près de zéro au moins jusqu'à la mi-2013.
L'euro également avait tendance à perdre du terrain vendredi vis-à-vis de la monnaie japonaise.
Les autorités et entreprises japonaises se plaignent du niveau jugé surévalué du yen. Elles estiment qu'il ne reflète pas la réalité de la situation économique nippone et redoutent une dégradation subséquente de la santé du Japon encore convalescent après le séisme du 11 mars.
Le 4 août, les autorités nippones sont directement intervenues sur le marché des changes, de façon unilatérale, pour faire baisser le yen, comme elles l'avaient déjà fait le 15 septembre 2010.
Ces actions n'ont toutefois pas eu d'impact durable, pas plus que l'intervention coordonnée des pays du G7 mi-mars, une semaine après le séisme, quand le yen a atteint son record historique (76,25 yens pour un dollar).
Le ministre japonais des Finances, Yoshihiko Noda, potentiel prochain chef du gouvernement, a de nouveau insisté ces dernières heures sur sa volonté de combattre l'escalade du yen, indiquant notamment qu'au-delà des interventions sur le marché (possibles mais qui doivent comporter "un élément de surprise"), des mesures budgétaires pour aider les entreprises apparaissent nécessaires.
Il souhaite aussi une coopération maintenue avec la banque centrale du Japon (BoJ) et des entretiens fréquents avec les autres pays industrialisés.