L'euro creusait ses pertes face au dollar mardi, dans un marché pâtissant du ralentissement brutal de la croissance allemande et très circonspect avant une rencontre entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel.
Vers 13H15 GMT (15H15 à Paris), l'euro baissait à 1,4373 dollar contre 1,4440 lundi soir.
L'euro accentuait également son recul face au yen, à 110,25 yens contre 110,95 lundi soir.
De son côté, le billet vert reculait légèrement face à la monnaie nippone, à 76,76 yens contre 76,83 lundi soir à New York, se maintenant non loin de son plus bas niveau depuis la Seconde Guerre mondiale (76,25 yens) atteint le 17 mars.
Les inquiétudes sur la santé économique de la zone euro pesaient sur la monnaie unique, tout comme sur les places boursières - qui se repliaient de concert.
"L'annonce d'une croissance bien plus faible que prévu du Produit intérieur brut (PIB) allemand a retiré tout son élan à l'euro", observait Jane Foley, analyste chez Rabobank.
Le PIB de la première économie européenne n'a augmenté que de 0,1% au deuxième trimestre par rapport au premier. La croissance économique de l'ensemble de la zone euro a quant à elle ralenti à 0,2% au deuxième trimestre.
"Ces nouveaux indices d'un ralentissement de la croissance économique en Europe devraient accroître la pression sur les dirigeants politiques européens pour trouver une solution significative" à la crise des dettes souveraines en zone euro, observait Valentin Marinov, analyste de CitiFX.
Les opérateurs surveillaient attentivement une rencontre entre la chancelière allemande et le président français, qui doivent se retrouver à partir de 14H00 GMT au Palais de l'Elysée à Paris.
"La marché regardera si la France et l'Allemagne sont prêtes à s'orienter vers une plus grande intégration de la zone euro. (...) il ne semble pas y avoir d'autre alternative que la mise en place d'euro-obligations" pour enrayer la crise de confiance des marchés, notait M. Marinov.
Or, les déclarations de Paris comme de Berlin lundi ne laissaient guère de place à l'optimisme: "Il ne faut rien attendre de spectaculaire", a ainsi averti un porte-parole de la chancelière.
"Il est très improbable que les discussions d'aujourd'hui débouchent sur autre chose que des assurances sur la bonne mise en place en septembre des nouvelles dispositions du Fonds de secours européen (FESF)" pour aider les pays en difficulté de la zone euro, estimait Jane Foley.
"Avec une telle issue, cette réunion peinera à soutenir l'euro" et à conforter les investisseurs, ajoutait-elle.
Les opérateurs digéraient par ailleurs deux indicateurs américains contrastés: le marasme de la construction de logements se prolonge aux Etats-Unis, avec un recul plus marqué que prévu en juillet, tandis que le même mois, la production industrielle américaine a progressé bien plus qu'attendu.
De son côté, le franc suisse et l'once d'or, valeurs refuges, se raffermissaient nettement, profitant de la nervosité des opérateurs.
Vers 13H15 GMT, la devise helvétique grimpait nettement face à l'euro, à 1,1192 franc suisse, et comme face au dollar à 0,7788 franc.
La livre britannique montait face à l'euro, à 87,73 pence, mais baissait face au billet vert à 1,6372 dollar.
L'once d'or a terminé à 1.779 dollars au fixing du matin, contre 1.739 dollar lundi soir.
La devise chinoise a terminé à 6,3825 yuans pour un dollar, contre 6,3909 yuans la veille, atteignant ainsi un nouveau sommet depuis la réforme du système monétaire chinois en 1994 selon l'agence Dow Jones Newswires.
Cours de mardi Cours de
lundi --------------------------------
13H15 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4373 1,4440 EUR/JPY 110,25 110,95 EUR/CHF 1,1192 1,1327 EUR/GBP 0,8773 0,8809 USD/JPY 76,76 76,83 USD/CHF 0,7788 0,7844 GBP/USD 1,6378 1,6387