L'euro repassait sous 1,44 dollar mardi, victime d'un accès de prudence avant une rencontre entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel qui vise à améliorer la gouvernance de la zone euro en pleine crise de la dette.
Vers 09H15 GMT (11H15 à Paris), l'euro baissait à 1,4392 dollar contre 1,4440 lundi soir.
L'euro était également en petite baisse face au yen, à 110,55 yens contre 110,95 lundi soir.
De son côté, le billet vert était quasi stable face à la monnaie nippone, à 76,79 yens contre 76,83 lundi soir à New York, ne parvenant pas à s'éloigner franchement de son plus bas niveau depuis la Seconde Guerre mondiale (76,25 yens) atteint le 17 mars.
La devise européenne avait été dopée lundi par l'annonce d'achats records par la Banque centrale européenne (BCE) d'obligations publiques de la zone euro la semaine dernière : le montant annoncé (22 milliards d'euros), très au-dessus des attentes, avait contribué à rasséréner les investisseurs.
Mais la prudence l'emportait à nouveau mardi, à quelques heures d'une rencontre décisive entre la chancelière allemande et le président français, qui doivent se retrouver à partir de 14H00 GMT au Palais de l'Elysée à Paris et tenir une conférence de presse aux alentours de 16H30 GMT.
"C'est clairement l'évènement du jour (...) Une déception (des investisseurs) à l'issue de la réunion pourrait facilement provoquer un regain de volatilité sur les marchés", observait Sue Trinh, analyste de la banque RBC.
"Les investisseurs vont observer attentivement si la France et l'Allemagne sont prêtes à s'orienter vers une plus grande intégration budgétaire de la zone euro. (...) il ne semble pas y avoir d'autres alternative que la mise en place d'euro-obligations pour apporter une solution durable à la crise des dettes", renchérissait Valentin Marinov, analyste de CitiFX.
Or, les déclarations de Paris comme de Berlin lundi ne laissaient guère de place à l'optimisme: "Il ne faut rien attendre de spectaculaire", a ainsi averti un porte-parole de la chancelière, précisant notamment que la possible création d'euro-obligations "ne jouera aucun rôle" lors de la rencontre.
"Nul besoin d'ajouter que de nouveaux indices ce mardi d'un ralentissement de la croissance économique en zone euro devraient accroître la pression sur les gouvernements pour s'entendre à temps sur une solution significative", ajoutait M. Marinov.
Le produit intérieur brut (PIB) de l'Allemagne, première économie européenne, n'a ainsi augmenté que de 0,1% au deuxième trimestre par rapport au premier, soit un coup de frein plus brutal que prévu. La croissance économique de l'ensemble de la zone euro a ralenti à 0,2% au deuxième trimestre.
Les cambistes restaient par ailleurs attentifs à l'évolution du franc suisse: ce dernier avait décroché violemment ces derniers jours alors que des rumeurs de marchés évoquent une possible décision de la Banque nationale suisse (BNS) visant à arrimer provisoirement la devise helvétique à l'euro.
Le franc suisse, valeur refuge, se raffermissait cependant mardi face au dollar comme face à l'euro, profitant de la nervosité des opérateurs. Autre valeur refuge, l'or accroissait également ses gains, se rapprochant du seuil de 1.800 dollars l'once atteint la semaine dernière.
Vers 09H15 GMT, la devise helvétique grimpait nettement face à l'euro, à 1,1238 franc suisse, et comme face au dollar à 0,7806 franc.
La livre britannique montait légèrement face à l'euro, à 87,94 pence, mais baissait face au billet vert à 1,6372 dollar.
L'once d'or cotait 1.779 dollars, contre 1.739 dollar lundi soir.
Cours de mardi Cours de
lundi --------------------------------
09H15 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4392 1,4440 EUR/JPY 110,55 110,95 EUR/CHF 1,1238 1,1327 EUR/GBP 0,8794 0,8809 USD/JPY 76,79 76,83 USD/CHF 0,7806 0,7844 GBP/USD 1,6372 1,6387