L'euro se reprenait nettement jeudi face au dollar, porté par le vigoureux rebond des Bourses européennes au lendemain d'une journée noire, dans un marché rasséréné par de bons chiffres sur l'emploi américain, tandis que le franc suisse décrochait face à la monnaie unique.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), la devise européenne grimpait à 1,4245 dollar contre 1,4178 dollar mercredi à 21H00 GMT. Elle a atteint 1,4294 dollar vers 15H00 GMT avant de céder un peu de terrain.
L'euro se ressaisissait également face au yen à 109,24 yens contre 109,02 mercredi, après être descendu jusqu'à 108,03 yens vers 12H30 GMT, son plus bas niveau depuis le 17 mars.
De son côté, le dollar continuait de glisser face à la monnaie nippone, à 76,74 yens contre 76,90 yens la veille.
La monnaie unique européenne connaissait, à l'instar des places boursières, une séance en forme de montagnes russes.
Après avoir tenté de rebondir en début d'échanges européens, l'euro avait totalement effacé ses gains à la mi-séance, victime de la fébrilité persistante des investisseurs, avant de finalement se reprendre avec vigueur, soutenu par une remontée éclair des Bourses européennes.
"Dans l'après-midi, l'annonce d'une rencontre le 16 août entre (le président français) Nicolas Sarkozy et (la chancelière allemande) Angela Merkel a constitué un nouveau rebondissement pour les marchés", ajoutait Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
Les marchés profitaient par ailleurs d'un léger regain de l'appétit des investisseurs pour le risque, après une baisse plus forte qu'attendu des inscriptions hebdomadaire au chômage aux Etats-Unis.
Les opérateurs restaient cependant en proie à une grande fébrilité, alors que "des rumeurs non confirmées évoquent une possible interdiction des ventes à découvert (mécanisme spéculatif accentuant les mouvements boursiers, ndlr) en France et en Italie dès jeudi soir", avertissait M. Hewson.
Les marchés restent hantés par la dégradation vendredi de la note triple A des Etats-Unis par l'agence Standard & Poor's, et la crainte que des pays de la zone euro, lourdement endettés, ne soient les prochains sur la liste.
Des rumeurs sur un abaissement de la note de la France avaient provoqué mercredi une réaction de panique des investisseurs.
"Les gouvernements en France et en Italie se sont engagés à consolider leurs finances publiques (pour diminuer le poids de leurs dettes), mais il reste à voir si leurs déclarations suffiront à stopper la crise de confiance", relevait Jane Foley, de Rabobank.
De son côté, le franc suisse décrochait nettement, abandonnant quelque 4% face à l'euro comme au dollar, après des déclarations du vice-président de la Banque nationale suisse laissant entendre que toutes les mesures, y compris un arrimage à l'euro, était étudiées pour enrayer la hausse du franc.
Le yen et l'or, valeurs refuge, réduisaient sensiblement leurs gains, l'once d'or perdant ainsi plus de 60 dollars par rapport au nouveau sommet historique enregistrée en début d'échanges asiatiques à 1.814,95 dollars.
Vers 16H00 GMT, la devise helvétique accélérait sa baisse face à l'euro à 1,0783 franc suisse et face au dollar à 0,7576 franc suisse.
La livre britannique se stabilisait face à l'euro, à 87,78 pence, et restait en hausse face au billet vert à 1,6218 dollar.
L'once d'or a terminé à 1.760 dollars au fixing du soir, contre 1.793,05 dollars la veille.
La devise chinoise a terminé à 6,3937 yuans pour un dollar, contre 6,4180 yuans la veille, atteignant son plus haut niveau depuis la réforme du système monétaire chinois en 1994, selon l'agence Dow Jones Newswires.
Cours de jeudi Cours de
mercredi -----------------------------------
16H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4245 1,4178 EUR/JPY 109,24 109,02 EUR/CHF 1,0783 1,0297 EUR/GBP 0,8778 0,8788 USD/JPY 76,74 76,90 USD/CHF 0,7576 0,7262 GBP/USD 1,6218 1,6128