L'euro tentait de rebondir face au dollar vendredi, après avoir fortement baissé la veille, mais restait tout de même sous la pression d'inquiétudes accrues sur la vigueur de la reprise économique mondiale.
Vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), la devise européenne valait 1,4149 dollar contre 1,4106 dollar jeudi à 21H00 GMT, après être tombée à 1,4055 dollar en début d'échanges asiatiques, un plus bas depuis trois semaines et demi.
L'euro reculait également face au yen, à 111,02 yens contre 111,35 yens la veille.
Le dollar reculait aussi face à la monnaie nippone, à 78,46 yens contre 78,93 yens jeudi.
"Les marchés continuent de fonctionner à la peur et l'incertitude", notait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets, malgré l'annonce la veille de nouveaux achats de la Banque centrale européenne (BCE) sur le marché de la dette en zone euro.
Tentant en vain de rassurer les investisseurs, l'institution a également annoncé jeudi la mise en place d'une opération exceptionnelle de refinancement sur six mois, en réaction aux "tensions renouvelées sur certains marchés de la zone euro", selon son président Jean-Claude Trichet.
"Les incertitudes sur la nature des obligations ciblées par cette opération n'a fait que mettre en lumière les erreurs que continuent de faire les responsables européens face aux problèmes de dette de l'Italie et de l'Espagne", expliquait M. Hewson.
Le marché craint en effet qu'après la Grèce, l'Irlande et le Portugal, ces deux pays soient amenés à faire appel à une aide financière extérieure.
Ainsi, "le marché s'inquiète d'une intensification de la crise de la dette européenne et s'affole, ce qui exacerbe les craintes de voir la croissance économique mondiale ralentir", poursuivait Jane Foley, analyste chez Rabobank.
En effet, aux craintes persistantes sur la zone euro s'ajoutent des inquiétudes accrues sur la reprise de l'économie américaine, qui montre ses dernières semaines de nets signes d'essoufflement.
Les cambistes guettaient ainsi avec anxiété la diffusion du rapport sur l'emploi et le chômage américains pour juillet, un indicateur mensuel majeur pour évaluer la santé de la première économie mondiale.
Le marché s'attend à ce que les chiffres de juillet "soient meilleurs que ceux, médiocres, de juin, mais il y a peu d'espoir de les voir balayer les inquiétudes sur une croissance américaine morne", anticipait Mme Foley.
Les investisseurs affluaient ainsi toujours en masse vers les valeurs jugées les plus sûres, au premier rang desquelles l'or, dont le cours est monté jeudi à 1.681,72 dollars l'once, un nouveau sommet historique.
Autres valeurs refuge de référence, le yen et le franc suisse restaient prisées vendredi, réduisant presque à néant les efforts de leurs banques centrales respectives ces derniers jours pour contrer une hausse des devises néfaste à leurs économies nationales.
Jeudi, Tokyo a mis jeudi sur les marchés de 2.000 à 4.000 milliards de yens (18 à 36 milliards d'euros), selon des courtiers, pour tenter d'affaiblir le yen, au lendemain d'un resserrement des taux de la Banque nationale suisse (BNS).
Vers 09H00 GMT, la devise helvétique reculait face à l'euro à 1,0874 franc suisse après être montée à 1,0711 franc en début d'échanges asiatiques, un nouveau sommet historique. La devise suisse reprenait aussi son souffle face au dollar, à 0,7683 franc suisse, à courte distance d'un record inédit atteint mardi (0,7610 franc).
La livre britannique baissait face à l'euro, à 86,95 pence, mais progressait face au billet vert, à 1,6275 dollar.
L'once d'or valait 1.666,45 dollars contre 1.679,50 dollars jeudi soir.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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09H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4149 1,4106 EUR/JPY 111,02 111,35 EUR/CHF 1,0874 1,0818 EUR/GBP 0,8695 0,8672 USD/JPY 78,46 78,93 USD/CHF 0,7683 0,7666 GBP/USD 1,6275 1,6266