Le ministre japonais des Finances a jugé mardi que le yen était "nettement surévalué", laissant entendre que les autorités nippones pourraient intervenir pour en abaisser la valeur.
"En principe, les fondamentaux économiques doivent se refléter sur les marchés mais, de ce point de vue, le yen est nettement surévalué", a expliqué Yoshihiko Noda lors d'une conférence de presse.
"Son évolution continue d'être à sens unique", a-t-il déploré.
A New York lundi, le yen a tutoyé son plus haut niveau depuis la Seconde guerre mondiale (76,25 yens pour un dollar le 17 mars dernier), atteignant 76,29 yens.
Le dollar s'est quelque peu repris depuis et cotait 77,24 yens vers 00H20 GMT mardi à Tokyo.
M. Noda n'a pas voulu se prononcer directement sur la perspective d'une intervention, mais a souligné être "en contact" avec les autorités monétaires d'autres pays.
Une source non identifiée a confié à Dow Jones Newswires que le Japon pouvait désormais "intervenir à n'importe quel moment" en vendant massivement des yens contre des dollars, afin d'affaiblir la devise japonaise.
Le dollar a nettement reculé ces dernières semaines face au yens, passant largement sous la barre symbolique des 80 yens, à mesure que l'inquiétude des marchés montait quant à un éventuel défaut de paiement des Etats-Unis.
Avec l'accord entre le Congrès et le président américain Barack Obama annoncé lundi, cette catastrophe semble évitée mais les investisseurs restent circonspects quant aux perspectives de croissance de la première économie mondiale et vis-à-vis de l'endettement important de son gouvernement.
Un yen trop vigoureux réduit les revenus des entreprises japonaises à l'étranger, lorsqu'elles les convertissent en yens.
Le patronat nippon a appelé plusieurs fois les autorités de Tokyo à intervenir, soulignant qu'à défaut nombre de firmes seraient obligées de délocaliser leur production hors de l'archipel.
Le Japon était intervenu unilatéralement le 15 septembre 2010 pour réduire la force du yen, sans grand succès. Le 18 mars dernier, le Japon est intervenu conjointement avec les autres pays du G7 pour les mêmes raisons, aux lendemains du séisme du 11 mars dans le nord-est de l'archipel.