Le real brésilien a atteint lundi son plus haut niveau face au dollar depuis 1999, coté 1,53 pour un billet vert, avant de clôturer à 1,54, soit une hausse de 0,6% par rapport à vendredi, a annoncé la Bourse des valeurs de Sao Paulo.
En cours de séance, la monnaie brésilienne avait gagné 0,9%, établissant un record depuis 1999, quand le Brésil a commencé à faire fluctuer sa monnaie.
Le gouvernement brésilien a adopté une série de mesures pour tenter de ralentir l'appréciation du real qui affecte la compétitivité de ses exportations, mais sans réel succès jusqu'à présent. Depuis le début de l'année, la devise brésilienne s'est appréciée de 7,61%.
Outre les interventions sur le marché des changes, où la Banque centrale a acheté quelque 36 milliards de dollars au cours du premier semestre, le gouvernement a augmenté les taxes sur les opérations financières pour freiner l'entrée de capital étranger non destiné à des investissements productifs.
Mais d'après le quotidien économique Valor lundi, la présidente Dilma Rousseff a exclu de prendre des mesures plus audacieuses pour contenir la hausse du real dans le cadre d'une conjoncture d'instabilité internationale en raison de la crise américaine.
"Vous croyez que nous pouvons faire quelque chose au moment où l'on ignore si on est au bord de l'abîme ou si, de fait, nous sommes en train de créer un filet de protection pour ne pas tomber dans l'abîme", a affirmé la présidente dans une interview aux journaux brésiliens.
Aux Etats-Unis, des négociations cruciales sont toujours au point mort entre les alliés démocrates du président Barack Obama, majoritaires au Sénat, et leurs adversaires républicains, qui contrôlent la Chambre des représentants.
Si les élus des deux bords ne s'accordent pas d'ici au 2 août sur un relèvement du maximum autorisé de l'endettement américain, le gouvernement de la première économie mondiale risque d'être en défaut de paiement.
Dans ce contexte, le real devrait continuer à progresser face au dollar et passer sous la barre de 1,5 le billet vert, a indiqué à l'AFP l'économiste de Gradual Investimentos, André Perfeito.
Selon lui, tant que le Brésil "montre des signes de force de (son) économie" et maintient des taux d'intérêts élevés à 12,50% l'an, le pays reste attirant pour le capital étranger et la "tendance est que le real continue à s'apprécier".
Le real s'était apprécié de 4,6% face au dollar en 2010 et de 32,7% en 2009 après avoir reculé de 23,17% en 2008, année de la crise financière mondiale.