Le gouvernement nippon a promis vendredi d'aider les entreprises à surmonter les handicaps de la vigueur du yen et de l'insuffisance de l'énergie électrique, après la publication d'une enquête révélant un malaise croissant chez les entrepreneurs.
"Nous allons prendre des mesures pour éviter que le moral des sociétés ne s'aggrave à cause des taux des changes et du manque d'électricité", a assuré le ministre des Finances, Yoshihiko Noda, cité par l'agence Jiji.
M. Noda n'a toutefois pas spécifié quelles décisions pourraient être prises.
Selon une étude du quotidien économique nikkei auprès de 140 dirigeants de grandes entreprises, près de 40% de ces firmes envisagent de délocaliser une partie de leurs activités dans les trois ans si la situation ne s'améliore pas.
Parmi les problèmes les plus saillants figure la force du yen, qui cote à de hauts niveaux depuis bientôt trois ans face au dollar et à l'euro.
Les problèmes d'endettement aux Etats-Unis et en Europe ont précipité une nouvelle flambée de la devise nippone ces derniers jours, le dollar chutant sous les 80 yens et l'euro baissant à proximité des 110 yens.
A ce sujet, M. Noda a répété vendredi que cette évolution ne reflétait pas les fondamentaux économiques, sans préciser si son gouvernement comptait intervenir directement sur le marché des changes pour abaisser la valeur du yen, comme il l'a fait le 15 septembre puis le 18 mars.
Les sociétés nippones sont en outre confrontées à la drastique baisse de production des compagnies d'électricité, privées de nombreux réacteurs arrêtés à cause de séismes ou depuis l'accident nucléaire de Fukushima.
Dans la région de Tokyo et du Tohoku (nord-est), le gouvernement a ordonné aux entreprises de réduire jusqu'à 15% leur usage de courant pendant l'été, afin de permettre aux compagnies de faire face aux pics de consommation liés à l'utilisation massive des climatiseurs.
La principale fédération patronale japonaise, le Keidanren, a pressé jeudi les autorités d'autoriser le redémarrage des réacteurs venant de faire l'objet de travaux de maintenance régulière, mais qui n'ont pas redémarré par mesure de précaution depuis la catastrophe du 11 mars.
D'après l'enquête du Nikkei, les dirigeants interrogés espèrent par ailleurs une réduction de l'impôt sur les sociétés et veulent que le gouvernement signe un accord de libre-échange transpacifique, deux réformes envisagées avant le tsunami mais aujourd'hui au point mort.