L'euro s'est nettement replié vendredi, le dollar profitant de la prudence des investisseurs après la publication de chiffres très décevants sur le chômage aux Etats-Unis, ainsi que de nouvelles inquiétudes en zone euro, concentrées cette fois sur l'Italie.
Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4258 dollar contre 1,4356 dollar jeudi à la même heure.
L'euro reculait également face à la devise nippone à 114,90 yens contre 116,63 yens la veille.
Le dollar perdait aussi du terrain face au yen à 80,55 yens contre 81,20 yens jeudi soir.
"C'est une journée difficile pour tout le monde. La faiblesse des chiffres de l'emploi a entraîné une correction importante de l'appétit des investisseurs pour le risque", a constaté Ray Attrill, de BNP Paribas.
L'économie américaine a créé 18.000 emplois en juin, une progression bien maigre au vu des 80.000 embauches nettes espérées par les analystes. Le taux de chômage a continué sa remontée entamée en avril, pour s'établir à 9,2%, son plus haut niveau depuis le début de l'année.
La déception est d'autant plus forte que, jeudi, le cabinet en conseils ADP avait estimé dans son étude mensuelle que les embauches s'étaient accélérées dans le secteur privé.
Ces chiffres "sont extrêmement négatifs pour les perspectives de croissance aux Etats-Unis et dans le monde. (De telles mauvaises nouvelles) ont tendance à provoquer un retour des capitaux américains vers les Etats-Unis. C'est un mouvement de recherche de sécurité de la part des investisseurs basés en zone dollar, qui reviennent vers le dollar", a-t-il ajouté.
D'autant que "le marché reste réticent à acheter des euros vu la potentielle actualité négative que pourraient constituer des déclarations de dirigeants de la zone euro ou des agences de notation", a relevé l'analyste.
Malgré le déblocage de la crise grecque, les pays européens peinent à mettre sur pied un nouveau plan d'aide à Athènes, et le Portugal semble s'enfoncer dans la crise depuis que l'agence Moody's a relégué la note de sa dette dans la catégorie "spéculative" mardi.
Les inquiétudes des investisseurs se sont concentrées vendredi sur l'Italie, autre pays très endetté, où le ministre des Finances, Giulio Tremonti, a été critiqué par le chef du gouvernement Silvio Berlusconi et se trouve désormais au coeur d'un début de scandale politico-judiciaire.
M. Tremonti est considéré "comme celui qui a permis à l'Italie d'échapper à la crise de la dette malgré un déficit colossal", a relevé Kathleen Brooks, analyste chez Forex.com.
"La dernière chose dont le pays a besoin, c'est d'une crise politique qui pousserait les investisseurs à lâcher les obligations italiennes, comme ils l'ont déjà fait avec la Grèce, l'Irlande et le Portugal", a-t-elle averti.
Les taux de la dette italienne à 10 ans ont atteint des niveaux records vendredi, à plus de 5%, signe de la méfiance des investisseurs.
"Alors qu'un plan de sauvetage était économiquement gérable pour la Grèce, l'Irlande et le Portugal, ce n'est pas le cas pour l'Italie. Ces difficultés vont être bien plus compliquées à gérer dans les grands marchés de la zone euro", a prévenu Jens Nordvig, de Nomura.
Vers 21H00 GMT, la devise helvétique, valeur refuge, progressait face à la monnaie unique européenne, à 1,1932 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,8368 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique montait face à l'euro à 88,85 pence, comme face au billet vert à 1,6048 dollar pour une livre.
La devise chinoise a terminé à 6,4648 yuans pour un dollar contre 6,4658 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi 21H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4258 1,4356 EUR/JPY 114,90 116,63 EUR/CHF 1,1932 1,2124 EUR/GBP 0,8885 0,8987 USD/JPY 80,55 81,20 USD/CHF 0,8368 0,8444 GBP/USD 1,6048 1,5973