L'euro baissait nettement face au dollar mercredi, plombé par un regain d'inquiétude sur la santé économique des pays les plus fragiles de la zone euro après la rétrogradation par l'agence de notation Moody's du Portugal dans la catégorie des investissements "spéculatifs".
Vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4359 dollar contre 1,4418 dollar mardi à 21H00 GMT, retombant à des niveaux plus vus depuis une semaine.
L'euro baissait face à la devise nippone à 116,27 yens contre 116,93 yens la veille.
Le dollar reculait un peu face au yen à 80,97 yens contre 81,10 yens mardi soir.
L'agence de notation financière Moody's a relégué mardi le Portugal dans la catégorie des investissements "spéculatifs", en abaissant de quatre crans sa note à long terme à "Ba2", car elle estime que le pays pourrait avoir besoin d'un deuxième plan d'aide avant de retourner sur les marchés.
Pour l'agence, le pays pourrait être dans la même situation que la Grèce et dans ce cas les créanciers privés pourraient être impliqués.
Moody's a également prévenu que la proposition française de participation des créanciers privés au nouveau plan d'aide à la Grèce pourrait les contraindre à passer des provisions, ce qui entraînerait alors des pertes sur le plan comptable.
De son côté, Standard and Poor's avait averti lundi que le nouveau plan d'aide à la Grèce, actuellement en discussion et impliquant le secteur privé, "conduirait probablement à un défaut de paiement", selon ses critères.
La réunion mercredi à Paris d'un groupe de créanciers privés de la Grèce "revêt désormais une importance encore plus grande, étant donné que jusqu'à présent, les inquiétudes sur une éventuelle restructuration de dette concernait uniquement la Grèce", commentait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
"La décision de Moody's ne facilite pas la vie des banques, ni des dirigeants" européens, poursuivait l'analyste.
Pour les analystes de Commerzbank, "à l'évidence, le Portugal sera l'année prochaine ballotté de la même façon que la Grèce ces dernières semaines", ainsi, "la crise de la dette des pays dits de la périphérie (de la zone euro, ndlr) devrait persister encore très longtemps".
Ces inquiétudes ne devraient tout de même pas empêcher la Banque centrale européenne (BCE) de relever jeudi, pour la deuxième fois depuis avril, son taux d'intérêt directeur à l'issue de sa réunion de politique monétaire de juillet, afin de poursuivre sa lutte contre la hausse des prix.
Dans l'intervalle, les cambistes attendaient mercredi les chiffres pour juin de l'activité dans le secteur des services aux Etats-Unis, en quête d'indices sur l'étendue du ralentissement de la reprise de l'économie américaine à deux jours de la diffusion du très important rapport sur l'emploi et le chômage pour juin.
Ce rapport est un indicateur majeur pour évaluer la vigueur de l'économie américaine, alors que le marché du travail, particulièrement touché par la crise, peine toujours à se redresser.
Vers 09H00 GMT, la devise helvétique progressait légèrement face à la monnaie unique européenne, à 1,2113 franc suisse pour un euro, mais perdait un peu de terrain face au billet vert à 0,8436 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique se reprenait un peu face à l'euro, à 89,71 pence, mais baissait face au billet vert, à 1,6006 dollar pour une livre.
L'once d'or valait 1.516 dollars contre 1.510 dollars mardi soir.
Cours de mercredi Cours de mardi 09H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4359 1,4418 EUR/JPY 116,27 116,93 EUR/CHF 1,2113 1,2129 EUR/GBP 0,8971 0,8982 USD/JPY 80,97 81,10 USD/CHF 0,8436 0,8411 GBP/USD 1,6006 1,6051